Il est des gens qu'on adopte et qu'on ne peut plus oublier de sitôt D'aucuns ont gardé en mémoire Local Rock, Bled Music ou encore Bouzenzel. Derrière ces émissions cultes qui ont marqué la radio et la télévision algérienne dans les années 80 et 90, un seul homme, un réalisateur et producteur, à savoir Aziz Smati, un homme modeste et altruiste qui a voué sa vie à l'art et à la promotion de nouveaux talents. Ses émissions qui ont fait les beaux jours de la télévision algérienne, l'ont inévitablement rapproché de nous. Comment peut-on oublier une si chère personne qui a fait et fait partie de la famille? Hélas, Aziz Smati est victime en 94 d'un acte terroriste qui le contraint aujourd'hui à se déplacer en chaise roulante. Symbole de courage et de témérité, Aziz Smati s'en va en France, poursuivre son oeuvre et sa destinée. Il crée en France avec Alalou et Samia de Bled Music une Association culturelle et artistique en vue d'aider notre culture algérienne à s'épanouir davantage. Cette émission s'appelle Bled Connexion, son but: oeuvrer dans le sens de l'émergence de toutes les formes d'expressions culturelles et encourage les initiatives de brassage et de métissage des cultures. C'est aussi, entendre parler de l'Algérie autrement que par la violence. Blessé, l'homme ne remettra pas les pieds dans son pays durant des années, jusqu'à la semaine dernière où il a tenu à assister au mariage de sa nièce. Profitant de sa présence, le Centre culturel de Chéraga, ville natale de Aziz, décide de lui rendre hommage de son vivant. Ceci s'inscrit dans la continuité d'une série d'hommages rendus notamment à Chérif Khaddam le 14 juin 2001. C'est accompagné d'une zorna algéroise que Aziz Smati est accueilli, jeudi dernier, devant une foule d'amis. Des retrouvailles émouvantes, des familles, la sienne et ses amis et proches. Ceux qui l'ont connu et aimé ainsi que ses anciens compagnons de route à l'image de Kamel Dynamite, Farid le Rocker, mais aussi Sid Ali Driss, Mohamed Rebah, Karim et Khaled Mehfoud du groupe Polyphène...Des cadeaux symboliques lui sont offerts par l'APC de Chéraga, du Centre culturel et de l'équipe de football US Chéraga Tamechtouht. «Aziz est un enfant de Chéraga. Il a beaucoup donné, que ce soit pour la radio ou la télé sans oublier l'armada d'artistes qui sont aujourd'hui très nombreux et sillonnent les wilayas du pays et à l'extérieur du pays. S'ils ont aujourd'hui l'appellation d'artiste, c'est bien grâce à Aziz», souligne M.Hammouche Fodil, directeur du Centre culturel de Chéraga. Ce dernier, pour rappel, a organisé du 24 juillet au 1 août, le festival national de la chanson chaâbi amateur qui a regroupé 9 wilayas. Un festival qui a le mérite de préserver notre patrimoine musical. Outre la musique, le Centre culturel de Chéraga dispose d'un labo de langues à même d'inciter les jeunes à s'ouvrir davantage sur le monde.