Invité à s'exprimer sur la situation du tourisme et les perspectives qui s'offrent pour le secteur dans la région, mille fois millénaire, qui recèle des atouts historiques et archéologiques indéniables, le directeur du tourisme a dressé un rapport alarmant mais qui laisse entrevoir, tout de même, l'espoir de voir Tiaret renouer avec ses traditions. Celles-ci tournent essentiellement autour du cheval, la réactivation de certaines activités liées à l'artisanat, aux arts et aux métiers, voire à la chasse. Une étude technique commandée à l'URBATIA porte sur l'aménagement de tout le massif forestier du nord de la ville et qui englobe, outre la Jumenterie (Haras national Chaouchaoua) et le centre équestre, le parc de loisirs qui s'étale jusqu'aux confins de l'oued Mina, agrémenté par de splendides plateaux, gîtes ruraux et fontaines célèbres. Cette étude devra permettre l'aménagement d'un circuit touristique où se mêleront randonnées pédestres, équestres et lieux de détente et de villégiatures sur une zone de plus de 200 ha. Dans son préambule, le directeur, qui s'inspira de la lettre du président de la République concernant le devenir du tourisme en Algérie, dira qu' « on ne peut parler de tourisme sans sécurité et sans bien être » et « après plus de quinze années de léthargie, les choses commencent à bouger même timidement ». Qui dit tourisme dit aussi infrastructures hôtelières et d'accueil. Celles-ci, en l'absence d'investissements sérieux, se résument, dans la wilaya de Tiaret, à 9 établissements classés pour 682 lits et un emploi permanent pour 120 personnes. Ces chiffres sont, par ailleurs, contestés par certains patrons tel le propriétaire de l'hôtel les Abassides, M. Oulbachir. En 2004, fait-il savoir, Tiaret a été visité par 36 000 touristes dont 1500 étrangers. Vestiges nombreux Des étrangers pour la plupart des pieds-noirs et des nostalgiques qui commencent, par vagues, à se déverser sur la région. Tiaret, Tahart ou Tihert, c'est selon et qui voudrait dire la purifiée ou la lionne, fut capitale du premier royaume du Maghreb central et de l'Etat musulman du maghreb. Certains diront que « Tiaret est devenue la capitale de toutes les aventures ! ». 43 ans après l'indépendance, Tiaret est encore peu connue et rares sont les Algériens, même les enfants du bled, qui connaissent bien l'histoire de cette contrée qui, au cours des siècles, a vu passer un grand nombre d'envahisseurs et de conquérants, nous enseigne-t-on. La région de Tiaret a connu toutes les civilisations allant des origines de l'homme à l'invasion Française. En effet, elle a laissé des vestiges très nombreux depuis le Paléolithique ancien jusqu'au Néolithique. La volonté affichée est de voir le secteur amorcer un élan salvateur. L'accent a été mis ainsi sur « la nécessité d'entamer au plus vite certains aménagements au niveau de toute cette bande verte qui ceinture la ville et qui fera office, dans un proche avenir, de vitrine de la ville ». Beaucoup de propositions ont été faites localement. Cela concerne l'aménagements de certains espaces forestiers en jardins dignes de ce nom, l'implication des agences de voyage et leur mise en conformité, l'implant d'un centre de loisirs et de divertissement dévolu à l'agence foncière dans le cadre de l'investissement mixte ou privé et l'installation d'une nouvelle équipe à la tête de l'office communal du tourisme qui aurait joué, jusque-là, un rôle négatif dans la vente et la promotion du tourisme local (une sorte d'agrotourisme). Est-ce suffisant ? Le débat a le mérite d'exister et c'est tant mieux, même si le directeur du tourisme parle de l'insignifiance du budget accordé à son département et consommé essentiellement par les salaires. Le tourisme n'étant pas l'affaire d'une seule structure, il y a lieu de nourrir l'espoir de voir cette région emblématique du cheval sortir des ornières, à l'aune d'un développement conséquent. Une cellule a été, à ce titre, créée et regroupe plusieurs secteurs et personnes chargés de faire le suivi d'un dossier important.