Que s'est-il passé dans les bureaux de vote à Alger à partir de 18h ? La question reste toujours posée. En effet, en dépit du fait que les journalistes étaient accrédités et porteurs de badges officiels, l'accès aux bureaux de vote au moment du dépouillement leur a été interdit. Les agents de police ont été intransigeants, motivant leur refus par des instructions reçues du wali d'Alger. A l'école Pasteur, le chef du centre, après avoir fermé la porte aux journalistes et achevé le dépouillement à huis clos, a déclaré : « Nous avons reçu des instructions strictes du wali d'Alger. Une réunion a eu lieu en fin de journée et les responsables ont décidé de ne pas laisser les journalistes assister au dépouillement. » Le centre de vote de Pasteur n'est pas le seul à avoir connu de pareils incidents. De nombreux confrères ont été empêchés d'assister à la dernière étape du vote à Bab El Oued, Alger-Centre, Baraki, Dar El Beïda et beaucoup d'autres centres. A Bab El Oued, les responsables des deux bureaux de vote ont pris les urnes sans se faire escorter par les policiers, ce qui a provoqué une grande panique chez les agents de la Sûreté nationale. Ces événements rappellent étrangement ceux qui ont marqué les élections législatives de 1997, où une fraude massive a été enregistrée.