Officiellement 206 602 sur les 232 662 inscrits ont voté, dont 97,2% se sont tout aussi officiellement exprimés par un « oui ». Il n'empêche que les 92,66% de taux de participation déclarés ont laissé sceptique plus d'un Témouchentois au regard d'un scrutin qui n'a pas drainé les foules au point de provoquer ces longues files d'électeurs pointant devant les bureaux de vote, comme lors de la dernière élection présidentielle. En effet, cette dernière avait mobilisé la population tant au moment du scrutin que durant une campagne électorale nettement plus relevée et plus intense que ce qu'ont pu regrouper les quelques meetings organisés cette fois-ci grâce à la logistique humaine et matérielle de l'administration. Or, par comparaison, l'élection présidentielle avait enregistré un « plus modique » 79,76%. Cela, étant, et c'est sûrement le plus instructif, qu'en a-t-il été du déroulement du scrutin à travers deux daïras rurales connues pour ne pas être chiches en taux de participation ? Il s'agit de celles d'El Maleh et d'El Amria, des daïras côtières que nous avons sillonnées au cours de la journée. En partant du chef-lieu de wilaya, un tour est fait du côté de deux centres féminins dans la vieille ville. A l'école Marie Curie, c'est encore le calme plat, alors qu'à Ali Mezouar, les allées et venues sont plus nombreuses. Une femme qui en sortait jette sur nous ainsi que sur tous les arrivants du sucre cristallisé. Il s'agit d'une électrice, qui à chaque scrutin et une fois son devoir électoral accompli, s'adonne à ce rituel. C'est une cartomancienne, nous révèle la chef de centre qu'amuse cette tradition. A 10 h, nous sommes à Malek Benabi, à El Maleh. Quelques bulletins bleus, mais en très petit nombre, comme nous le constaterons à chaque fois que nous avons jeté un coup d'œil au contenu des immenses sacs-poubelles placés à l'intérieur des isoloirs. La participation dans ce centre masculin est de 38,98% alors qu'à notre retour vers 19 h 30, il nous est annoncé 78,80 calculé à 17 h 30. Au centre féminin voisin, Boutrig Aïcha, le taux est de 7% grimpant à 74,50% à 19 h. A Terga, il est 11 h 30, et l'on est à 30% dans le principal centre de la commune, un centre mixte. A 18 h 30, pour 4117 inscrits, 3534 avaient voté, soit 86%. Le maire nous assure que cela a été une bonne chose de prolonger l'horaire de fermeture puisqu'un certain nombre d'électrices ne se sont pointées qu'à la fin du feuilleton télévisé . A Ould Kihel, tant au niveau du chef-lieu de commune qu'en son agglomération secondaire, Gharras Baroudi, le secret de l'isoloir, voire du scrutin n'est pas assuré. C'est la seule commune où dans les isoloirs, il n' y a que de petites corbeilles à papier ajourées et dont le contenu se révèle à tout un chacun, les rideaux ne les protégeant pas des regards. Ainsi, les quelques bulletins bleus jetés par des électeurs mécontents, avaient été roulés en minuscules boules et subrepticement jetés pour qu'on ne s'aperçoive pas de leur couleur. Interrogé, le chef de bureau, indique que de toutes les façons, il y a la possibilité de garder sur soi le bulletin bleu. Et les standards internationaux ? « Ma foi, c'est l'APC qui n'a pas ramené de sacs. Cela me dépasse », répond-il.