Dans le cadre de son programme annuel d'animation scientifique, le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) organise, depuis hier, à Alger, une rencontre de deux jours sur la problématique de l'économie de l'environnement, plus précisément sur la question « des stratégies des acteurs ». D'éminents chercheurs enseignant au CREAD ainsi que des experts en économie environnementale, venus de Tunisie, de France et du Canada, tentent durant cette rencontre d'apporter des éléments de réponse à un certain nombre de questions liées à la gestion des politiques environnementales, à la protection de l'environnement et son impact sur l'activité économique tant bien dans les pays en voie de développement que dans l'ensemble de la région méditerranéenne, plus particulièrement dans le Maghreb. Des travaux de recherches ont été ainsi présentés et des thèmes bien ciblés débattus dans des ateliers où l'ensemble des interventions s'est articulé, entre autres, autour de la question de savoir « comment sélectionner l'instrument de politique d'environnement permettant d'atteindre le résultat souhaité au moindre coût », de connaître si « les règlements environnementaux visent-ils réellement l'intérêt public ou bien sont-ils des mécanismes déguisés de transfert de rente ». D'autres problèmes ont été également soulevés, notamment ceux en rapport avec le développement économique et la croissance des pays en voie de développement, généralement insoucieux devant la dégradation de leur environnement. Le cas de la région de Annaba a été ainsi présenté comme un exemple où « se rencontrent et s'interpénètrent les différents éléments qui fondent la complexité des liens entre la quête du développement d'une part, et l'émergence des préoccupations environnementales d'autre part ». Selon Nabila Ghafouri et Nadji Khaoua, deux universitaires, auteures de la recherche menée à Annaba, le complexe d'engrais affirment que les « produits chimiques sont hautement toxiques pour l'air, l'eau et la terre où ces engrais sont répandus pour augmenter la fertilité des sols à court terme, mais cela entraîne ensuite leur stérilité à moyen et long termes ». Ces produits chimiques sont surtout toxiques pour la santé humaine et « les pollutions chimiques émanant des complexes industriels, situés près du centre-ville de Annaba, induisent un record en matière de différentes maladies touchant aussi bien les nouveaux-nés, les enfants que les adultes », notent les chercheurs et d'ajouter que « les atteintes à la santé humaine qu'entraîne la pollution industrielle dans la région de Annaba, ne se limitent pas aux populations ouvrières des entreprises industrielles, mais s'élargissent, à travers les pollutions de l'air, de l'eau et de la terre, à l'ensemble des populations résidantes dans la vaste région d'Annaba ».