Après trois années de recul, les investissements étrangers directs (IED) mondiaux ont légèrement progressé en 2004. Ce rebond résulte d'une hausse des flux à destination des pays en développement. C'est ce que relève le secrétaire général de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), M. Supachai Panitchpakdi, dans sa présentation du rapport publié, jeudi, dans le site Web de l'organisation sous le titre : « Rapport sur l'investissement dans le monde 2005, les sociétés transnationales et l'internationalisation des activités de R-D (recherche-développement) ». Pour ce qui est de l'Algérie, les indices examinés par la CNUCED sont qualifiés de positifs, souligne le rapport, qui affirme que « les entrées d'IED se sont élevées à 648 milliards de dollars en 2004, soit une hausse de 2% par rapport à 2003 au niveau mondial ». Selon la même source, « ce sont les pays en développement qui ont connu la plus importante hausse avec 40%, soit 233 milliards de dollars ». Les pays en développement « sont arrivés à un niveau record jamais atteint depuis 1997 dans la part apportée au développement dans les entrées mondiales de l'IED », affirme encore le rapport qui souligne que ce record s'établit à 36%. Cette croissance résulte, selon l'organisation, à « l'intensification de la concurrence dans de nombreuses industries qui conduit les sociétés à rechercher de nouveaux moyens d'améliorer leur compétitivité et de se délocaliser vers les pays en développement ». Selon Anne Miroux, chef de l'équipe qui a produit le rapport de la CNUCED, « le niveau élevé des flux d'IED vers les pays en développement va probablement se maintenir', en ce sens que les sociétés transnationales « cherchent à améliorer leur compétitivité en renforçant leur présence sur les marchés à forte croissance des économies émergentes et en recherchant de nouveaux moyens de réduire leurs coûts », a-t-elle expliqué. « La localisation d'activités à forte intensité de connaissances, comme la recherche-développement, s'en trouve modifiée. La hausse des cours de nombreux produits de base a par ailleurs stimulé l'IED dans les pays en développement riches en ressources naturelles, une autre tendance appelée à se poursuivre », selon Mme Miroux. Par ailleurs, le rapport de la CNUCED souligne que les entreprises de pays en développement élargissent aussi leurs activités dans les pays développés. Il cite l'exemple de l'acquisition de John Labatt (Canada) par Ambev (Brésil), cinquième plus grande fusion-acquisition internationale réalisée en 2004, ou encore le rachat par Lenovo (Chine) de la division PC d'IBM (Etats-Unis). Ces opérations et d'autres donnent à penser, estime l'organisation, que « des sociétés de pays en développement se porteront de plus en plus souvent candidates à l'avenir au rachat d'entreprises de pays développés, comme le montrent de récentes offres d'achat de la part d'entreprises chinoises désireuses d'acquérir des compagnies aux Etats-Unis ». Il n'en demeure pas moins cependant que la liste des 100 premières sociétés transnationales, classées en fonction de leurs avoirs étrangers, n'en comprend que quatre ayant leur siège dans un pays ou territoire en développement, selon la CNUCED. Au premier rang de ces sociétés se trouve Hutchison Whampoa (Hongkong, Chine). General Electric (Etats-Unis) conserve le premier rang mondial des sociétés transnationales non financières en termes d'avoirs étrangers, devant Vodafone (Royaume-Uni) et Ford Motor (Etats-Unis). En moyenne, les sociétés transnationales classées en tête de liste ont des filiales dans 39 pays, les Pays-Bas et le Royaume-Uni étant les pays hôtes de prédilection. Parmi les pays en développement, c'est le Brésil qui accueille le plus grand nombre de filiales des 100 premières sociétés transnationales, conclut le rapport.