Le conflit qui perdure depuis le début de l'année entre la CNAS et la SARL ambulance Salam, spécialisée dans le transport sanitaire, relatif notamment à des factures non encore honorées, s'avère lourd de conséquences sur les malades dialysés. Le cas du malade Slimani Slimane âgé de 55ans résume cette détresse que vit cette catégorie de malades. Démuni, insuffisant rénal, diabétique, aveugle, alité et ne pouvant se déplacer que sur une chaise roulante, ce malade est interdit de ses séances de dialyse depuis un mois, à défaut d'un transport lui assurant le déplacement depuis El Kerma où il habite, jusqu'au CHU. Pourtant bénéficiant d'une couverture sociale à 100%, vu son handicap en plus de sa qualité de malade chronique « mon mari se trouve abandonné depuis un mois, j'ai fait appel à toutes les personnes et instances concernées dont l'association des insuffisants rénaux et le gérant des ambulances Salam pour lui venir en aide mais en vain » confie, dépassée, l'épouse du malade. Se retrouvant seule à se battre contre la maladie de son époux, désespérée, Mme Kheira a fait appel à notre rédaction pour trouver issue à la souffrance vécue par toute sa famille et son mari en premier. « Privé de ses séances de dialyse, mon mari s'est retrouvé dans le coma, la semaine dernière, et risque d'y sombrer à nouveau s'il ne reprend pas ses 3 séances hebdomadaires d'hémodialyse, comme avant » reprend notre interlocutrice, les larmes au yeux. Sans ressources financières, les 1 000 dinars que touche M. Slimani en tant que bénéficiaire de la carte d'aide sociale AFS, ne suffisent même pas à assurer les frais de transport pour deux séances. Concernant le conflit entre la CNAS et les ambulances Salam, le gérant de cette dernière affirme que « la CNAS veut considérer un transport sanitaire spécialisé comme un simple transport en commun. Elle ne veut payer que le déplacement, mettant de côté les 4 heures de l'immobilisation de l'ambulance, durée nécessaire pour chaque séance de dialyse. Nos pertes sont énormes, puisque plus de la moitié des frais ne sont pas remboursés par la CNAS. En l'absence de convention ou de contrat, ceci nous a mis dans l'obligation de mettre, à compter du mois passé, un terme aux prises en charge des malades alités dont le transport se faisait par ambulance. » Concernant le transport des malades en position assise à l'aide de VSL (véhicule sanitaire léger), il prendra fin au 31decembre prochain, fin aussi de la prise en charge signée par la CNAS pour une vingtaine de malades dialysés. « Des prises en charge qui ne seront pas renouvelables pour l'année prochaine. Quant aux factures en instance de règlement, la voie juridique reste l'unique issue après que nos correspondances, adressées aux responsables de la CNAS, sont restées lettres mortes » conclut notre interlocuteur. Les malades alités concernés par la décision d'arrêt de transport par les ambulances Salam sont 4 dont deux sont décédés dernièrement. Ceci dit, depuis un mois, M. Slimani et une autre malade, âgée de 68 ans, se trouvent abandonnés à leur sort comme pour attendre une fin naturelle, puisque ne pas suivre une seule séance d'hémodialyse risque de mettre la vie du malade en danger.