à une semaine du début du mois de Ramadhan, le débat sur la flambée des prix s'accentue. La tension sur les produits alimentaires de large consommation suscite déjà des appréhensions au sein de l'opinion publique. Ce sujet alimente les discussions entre les citoyens qui renouent de nouveau avec la flambée des prix des produits de première nécessité. A cette flambée qui n'arrange guère la situation avec l'approche de la rentrée scolaire, qui interviendra, à titre indicatif, au beau milieu du mois sacré, avec tout ce qu'elle engendre comme dépenses (frais d'inscription, achat de livres et de fournitures scolaires), vient s'ajouter un autre phénomène. Il s'agit de la raréfaction de certains légumes sur le marché. Des légumes saisonniers pourtant et dont la production est abondante, comme la tomate, la courgette et les haricots verts. Au niveau de certains marchés de la capitale, ces légumes saisonniers sont presque introuvables. S'ils le sont, la qualité laisse à désirer au grand dam des consommateurs qui ne savent plus à quel saint se vouer face à cette situation qui ne fait qu'affecter leur moral déjà très bas après les derniers attentats sanglants. Au moment où on parle de l'indisponibilité des chambres froides, ces produits de base sont «soigneusement conservés» par les spéculateurs pour les faire sortir la première semaine de Ramadhan à des prix loin d'être à la portée des consommateurs. Ce Ramadhan ne déroge donc pas à la règle en matière de spéculation, jeu favori d'une grande catégorie de commerçants, particulièrement les intermédiaires. Que font les responsables concernés face à cette situation de flambée et de rareté non justifiées. Il ne suffit pas de promulguer des circulaires mais de suivre leur application sur le terrain. Car le ministère du Commerce ne fait en réalité qu'émettre des textes à l'approche de chaque Ramadhan sans s'impliquer dans leur mise en œuvre. Certes, l'Etat ne peut pas intervenir sur un marché qui obéit à la loi de l'offre et de la demande mais il a la responsabilité de mettre un terme aux pratiques spéculatives et d'organiser le marché à travers son rôle de régulateur. Et ce, d'autant que lesdites pratiques se répètent régulièrement et s'accentuent durant les mois de Ramadhan, comme ce fut le cas au cours des mois sacrés de ces dernières années. Ces pratiques vont encore se répéter en ce mois de septembre. Elles ont bel et bien commencé. Par exemple, la circulaire interdisant le changement d'activité est loin d'être respectée. Les commerçants ont déjà entamé les aménagements et les préparatifs pour ce faire. C'est l'occasion offerte pour s'enrichir et saigner les consommateurs. Cette pratique ne concerne pas uniquement les produits alimentaires fortement consommés pendant le mois sacré mais touche également la vente des fournitures scolaires. Des pseudo commerçants ont déjà donné le ton en se lançant dans ce créneau porteur surtout avec l'importation en masse des produits chinois qui ne font qu'inonder le marché en dépit de leur nuisance sur la santé publique. Même dans ce genre d'activité, le contrôle est absent. Tous les moyens sont bons pour nuire aux consommateurs déjà laminés par un pouvoir d'achat sans cesse en baisse. S. I.