Un projet d'accompagnement de 160 créateurs d'entreprises sera bientôt lancé (appel à candidature) par le biais de l'ACE, l'association pour la création d'entreprises que préside Mme Rachedi, également à la tête du CINAF, le centre international des affaires. Ce projet, affirme-t-on au sein de l'organisation, sera financé à hauteur de 80% par l'Union Européenne (UGP/associations) et consistera à faire émerger, en l'espace d'une année, une quarantaine d'entités économiques viables mais surtout pérennes. Les 40 chefs d'entreprises qui en sortiront, dont obligatoirement 25 femmes, correspondront à un taux de réussite de 25%, une norme expérimentale dans ce domaine. Mais tous les candidats à la réussite, répartis en 8 groupes de 20, bénéficieront ensemble de l'assistance d'une équipe d'experts appelés facilitateurs et cela pendant une période allant du 13 décembre 2004 à fin juillet 2005. cette équipe qui sera présidée par M. Ton Van Der Krabben du Danemark, facilitateur senior international, travaillera selon la méthode CEFE qui veut dire compétence économique et formation à l'esprit de l'entreprise. Le soutien pratique qui sera apporté se fera en trois étapes. Cela ira de l'évaluation des capacités, de la validation de la faisabilité du projet jusqu'à la formation au suivi des indicateurs de gestion, une fois l'entreprise mise sur pied. Une phase intermédiaire consistera à accompagner les candidats dans les démarches à suivre pour l'obtention des avantages accordés par l'Etat dans le cadre des dispositifs déjà existants, ANSEJ, AND, etc., mais aussi des crédits bancaires. L'ACE intervient bénévolement L'Union Européenne conditionne, cependant, son aide par un souci de préservation de l'environnement en imposant aux porteurs de projets d'« opter pour des activités qui n'ont pas d'impact négatif sur l'environnement », précise Mme Rachedi, l'un des membres de l'association qui tient à souligner que l'ACE intervient bénévolement et ne va pas facturer les prestations qu'elle est appelée à assurer dans ce cadre-là. Certains membres devant participer aux stages des facilitateurs seront eux-mêmes formés en tant que formateurs dans ce domaine précis de la création d'entreprises. « Contrairement à la politique générale qui se soucie en amont de la création d'emplois en accordant de ce fait une priorité au social, nous, nous mettons en avant le côté économique et les lois du marché car nous considérons que l'emploi est une incidence, une conséquence de la bonne santé de l'activité économique et non l'inverse », résume Mme Rachedi. L'association qu'elle préside n'étant pas tenue d'appliquer d'éventuelles directives de la politique gouvernementale, sa marge de manœuvre est beaucoup plus large, contrairement aux dispositifs locaux mis en place (comme l'ANSEJ) qui, hormis le caractère administratif, n'ont pas les moyens humains de suivre les projets qu'ils ont contribué à valider. « Les statistiques concernant la création d'emplois par ces dispositifs sont effectivement encourageantes, mais les activités (en termes d'entreprises) créées sont-elles pour autant durables ? s'interroge-t-on au sein de l'association qui englobe, entre autres catégories, des diplômés déjà formés au métier de l'entreprise. Pour aboutir à ce projet, l'ACE a bénéficié de l'expérience du CINAF qui, en avril 2001, a eu l'idée d'organiser à Alger un forum international portant justement sur la création d'entreprises et auquel ont assisté une trentaine d'experts venus d'une dizaine de pays. De là a émergé l'idée de mettre sur pied d'une association indépendante qui oeuvrera pour la promotion de l'esprit « entreprenarial » et sa part de prise de risques. L'association, officialisée en 2003, est partenaire du CINAF, lui-même faisant partie de GTZ (agence de coordination technique allemande), un réseau de bureaux d'études dont deux à Oran et qui active dans 60 pays. C'est dire l'importance du label sous lequel sera menée cette opération au profit d'éventuels nouveaux et nouvelles chefs d'entreprises.