Dans un échantillon d'entreprises, il est constaté l'absence de culture à l'export, de service exportation dans l'organisation de nos firmes. La majorité des opérateurs économiques avoue que l'environnement ne se prête pas pour favoriser les opérations des exportations hors hydrocarbures. Les conditions ne sont pas réunies sur les plans administratif et financier tandis que les infrastructures spécialisées n'existent toujours pas. Les instruments dont disposent de nombreux pays de par le monde pour le soutien et le développement des exportations font défaut en Algérie en dépit de l'existence de quelques dispositifs de soutien. La situation, qui prévaut actuellement, indique que ces derniers (ces dispositifs) ont montré leurs faiblesses. Sur l'ensemble des actions d'exportation lancées annuellement en Algérie, 3 à 5% le sont en dehors du secteur des hydrocarbures. Sur les quelque 200 000 PME recensées, environ 500 seulement, selon les chiffres officiels, exportent leurs produits. Toutefois, les industriels doivent savoir que l'exportation est un métier qui devient de plus en plus difficile et complexe compte tenu de la concurrence qui caractérise l'activité économique et le monde des affaires à l'échelle internationale. Pour cela, la création de lobbying dans le domaine des exportations est une action à entreprendre dans l'immédiat. Il faut ainsi faire appel à des expertises et une assistance technique afin de maîtriser au mieux le créneau de l'export. M. Amer Yahia, consultant international, souligne que de nombreux exportateurs ont fait face à des contraintes avant de placer leur produit sur des marchés étrangers. L'Algérie est classée loin derrière les pays voisins en matière d'exportations hors hydrocarbures. Selon cet expert, les règles qu'applique la Banque d'Algérie pour le rapatriement des produits des exportations doivent être revues et assouplies. Les entreprises algériennes doivent, en outre, se soumettre aux normes applicables aux produits. Car, de nos jours, la protection ne se fait plus à travers des droits de douanes, mais par le biais des normes. Il y a lieu, à ce propos, d'encourager l'émergence d'organisations professionnelles dans le but de pouvoir faciliter le processus qui encadre une opération d'exportation. C'est, en résumé, ce que, entre autres, fait sur terrain le centre international des affaires (Cinaf). Ce centre se veut un organisme d'appui, d'assistance et de conseil aux PME. Le Cinaf a contribué à la création de quelque 128 entreprises et a accompagné 80% d'entre elles dans le financement. Il aide également les sociétés étrangères à venir s'installer en Algérie. Les dirigeants du Cinaf ont identifié un produit auprès de la chambre de commerce et d'industrie de Marseille et Provence (Ccimp) dénommée Cap sur l'international qui assiste les PME à l'exportation. Grâce à ce produit, les PME peuvent acquérir des outils et des techniques nécessaires pour des actions d'exportation. Un projet pilote vient d'être achevé. Six entreprises du club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi) ont été choisies. Elles ont bénéficié de formations techniques prodiguées par des experts et consultants internationaux de la Ccimp pendant plusieurs jours sur la démarche à suivre à l'export… Dans les différents diagnostics effectués sur ces sociétés, il est relevé l'absence flagrante de culture à l'exportation. Pis, des services liés à l'exportation n'existent même pas. Pour rappel, la SFI a assisté financièrement la banque Arab Banking Corporation, Arabe Leasing et a contribué à l'établissement de la Société générale en Algérie. Le coût total de ses investissements en Algérie a atteint 65 millions de dollars US depuis 1998 alors que son installation a eu lieu en 1990. Ses actions de promotion sont exclusivement en direction des entreprises privées telles que Orascom-Ciment et Ispat qu'elle a assistées financièrement à raison respectivement de 25 et 35 %. B. K.