L'Association d'aide et de soutien aux personnes âgées, un maillon de la chaîne de l'espoir. On a l'habitude, en Algérie, de commémorer telle ou telle journée de l'année consacrée à une catégorie de la population (enfance, femme, étudiant, handicapé...), à plus forte raison quand il s'agit d'une tradition internationale. A ces occasions, la presse s'en empare à coups de larges manchettes, les autorités se mettent en mouvement et organisent des festivités et, de leur côté, les associations civiles ne demeurent pas en reste. Pourtant, il est une journée dédiée à une frange de la population fragile, et particulièrement fragilisée en Algérie qui n'est pas suffisamment médiatisée, c'est celle qui est dédiée à la personne âgée et dont la journée mondiale revient le 3 octobre de chaque année. Pour de multiples raisons, le sort de la personne âgée est de plus en plus critique dans notre pays. Les bouleversements et les mutations, celles-ci parfois violentes, qu'a connus et que continue de connaître la nation sont pour beaucoup dans la précarité matérielle et psychologique que vit la personne du troisième âge. Les personnes de bonne volonté, des précurseurs, pourrait-on dire, se sont intéressées, voilà presque deux décennies, au destin des personnes âgées et se sont constituées en association pour venir en aide aux plus démunies d'entre elles. Cette association est dénommée Association d'aide et de soutien aux personnes âgées, par abréviation AASPA, de la wilaya d'Alger. Son siège administratif (le siège physique n'existe pas encore !) est situé à Dély Ibrahim. Sa composante humaine est constituée de médecins, d'avocats, d'industriels et d'artisans. Pour Hacène Houchati, membre du bureau de l'association et avocat de métier, « l'AASPA essaie de tisser une passerelle entre la société et les personnes âgées pour briser les effets de la solitude et de la précarité qu'endurent ces dernières ». L'avocat, pour qualifier les efforts altruistes de l'association, énonce une vérité aussi juste qu'émouvante : « Il reste, bien entendu, que les résultats de ces travaux demanderont du temps pour être concrétisés, mais il y a urgence en la demeure sur les conditions de prise en charge de la personne âgée qui, contrairement aux autres couches de la population, manifeste ses appels de détresse, aux soins et à l'affection par le plus profond des silences. » Sur le terrain justement et activant en amont des autorités publiques, l'AASPA intervient, depuis sa création, dans deux domaines principaux : le matériel et le psychologique. Titre d'exemple, elle essaie d'améliorer le quotidien dans les différents centres d'accueil, fournit appareillage (chaise roulante, TV.) et médicaments, aussi bien que les diagnostics médicaux. De même qu'elle veille à procurer quelques loisirs aux vieux. C'est déjà entrer dans le domaine psychologique dans lequel l'AASPA vise surtout à briser la solitude et la détresse morale des personnes du troisième âge qu'elle écoute et pour lesquelles elle tente de remplacer les membres de la famille absents, et de leur insuffler un peu d'espoir. En dépit du kit que l'association ne dispose pas encore de siège, elle n'en continue pas moins à activer et projette actuellement d'initier un centre pour grabataires, tout en travaillant à fédérer et à conjuguer ses efforts avec les associations œuvrant dans le même domaine. Enfin, elle prévoit d'organiser une journée d'étude sur la personne âgée et la gériatrie, discipline dans laquelle le pays manque cruellement de spécialistes. AASPA