Les responsables du parti Wafa sont montés au créneau, hier, pour dénoncer les déclarations faites à propos de leur formation par le ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, le jour de l'annonce des résultats du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le porte-parole de ce parti, Mohamed Saïd, a ainsi qualifié, dans un communiqué adressé à la presse, d'« allégations » les explications fournies par le ministre l'Intérieur pour justifier « la privation arbitraire du mouvement Wafa de l'exercice de son droit constitutionnel à l'action ». « Mettant à profit le climat qui a accompagné le référendum sur le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le ministre de l'Intérieur a réitéré, le 30 septembre dernier, devant la presse nationale et internationale, les allégations qui ont motivé la privation arbitraire du mouvement Wafa de l'exercice de son droit constitutionnel à l'action politique », s'insurge Mohamed Saïd. Pour celui-ci, le caractère « provocateur de cette position rancunière connue » démontre, une fois de plus, « la persistance de la tendance éradicatrice dans certains cercles du pouvoir, contrastant ainsi avec les promesses d'espoir prodiguées, au plus haut niveau, au peuple durant tout le mois de septembre écoulé ». La déclaration du ministre de l'Intérieur, poursuit Mohamed Saïd, au-delà des contrevérités qui, à force d'être répétées sans la moindre preuve matérielle, dans un style propre à Goebbels, confirme que « qui prouve trop, ne prouve rien (...) ». En réponse à la sortie médiatique de Nouredine Yazid Zerhouni, le responsable de Wafa rappelle à « l'opinion publique » que sa formation « est indépendante et a été créée dans le cadre du strict respect de la Constitution et des lois de la République ». Mohamed Saïd ajoute que tous les membres de Wafa, contrairement aux allégations du ministère de l'Intérieur, jouissent pleinement de leurs droits civiques et politiques. Le refus d'agréer Wafa a souvent été expliqué, rappelle-t-on, par la présence en grand nombre au sein de ses structures dirigeantes d'anciens militants de l'ex-FIS. Aussi, le porte-parole du mouvement Wafa soutient que son parti « se considère depuis le 27 février 2000, date de l'expiration du délai légal fixé par la loi au ministère de l'Intérieur pour donner suite à sa demande d'agrément, comme parti politique agréé par la force de la loi et empêché arbitrairement sur le terrain par la loi de la force ». Le bras droit d'Ahmed Taleb Ibrahimi précise à ce propos qu'« à ce jour aucune décision de justice et aucune notification administrative n'a été transmise au mouvement Wafa conformément à la loi ». R. N.