Ne dérogeant guère à ses actions de solidarité, établies depuis belle lurette, le Croissant-Rouge algérien (CRA) « auxiliaires des pouvoirs publics » organise pour cette année encore Meidet el Hillal. Cette opération « fétiche » entrée depuis pas moins de dix dans les mœurs, à laquelle prend part, entre autres, le ministère de la Solidarité nationale, les collectivités locales, verra son champ d'intervention recouvrir, comme chaque année, les 48 comités de wilaya du CRA et les comités locaux à travers l'ensemble des wilayas. Des bénévoles auront la charge depuis la préparation des repas chauds jusqu'au dispatching final des nourritures et autres colis alimentaires aux nécessiteux. Pour réussir cette démarche, 150 véhicules sont mis à contribution à travers les centres et restaurants que de généreux donateurs mettent chaque année à leur disposition pendant ce mois. Meidet el Hillal ne cesse, à se fier au nombre croissant d'habitués, d'avoir du succès et met, assurément, du baume au cœur des plus démunis. Le comité de la wilaya d'Alger n'est pas en reste, puisque pas mois de dix points de restauration sont prévus dans la capitale. Les choses vont, en ces premiers jours de Ramadhan, cahin-caha. « La wilaya d'Alger a prévu d'allouer une somme de 3 millions de dinars. Toutefois, on ne voit rien venir pour le moment. Mais ne nous précipitons pas. Par ailleurs, les dons des personnes généreuses seront pour cela les bienvenus », releva Aziz, coordinateur de l'action de Meidet el Hilal au comité de la wilaya d'Alger qui atteste que les gens dans le besoin auront leurs repas chaque soir et le Croissant-Rouge saura leur venir en aide. « Le mets du Ramadhan est composé d'un repas qui sera servi sur place et d'un autre à emporter », dira notre interlocuteur qui ajoutera que des visites aux malades dans les hôpitaux seront organisées à l'occasion du mois sacré. Le fait de donner des cartes aux bénéficiaires ne plaît pas à ses « gens du cœur » qui n'aimeraient pas faire de distinguo entre les gens « quémandant » le soutien de l'organisme. « Un aabir essabil peut rompre son jeûne dans nos restaurants sans qu'il soit gêné », lâcha Aziz qui s'affairait, en ce premier jour de Ramadhan avec son équipe de bénévoles, à préparer le repas du Ramadhan dans un point de restauration à Alger-Centre. Il rappellera que les choses vont bon train et chacun aura sa part. Selon lui, plus de 600 repas seront distribués chaque jour au niveau d'un seul point de restauration. La répartition des points de restauration se fait suivant la densité de la population se trouvant dans le besoin, des sans-logis qui, faut-il le souligner, « abondent » dans les grandes artères de la capitale. « Les points de restauration sont répartis comme suit : Ouled Chbel et Birtouta avec respectivement deux points de restauration pour chaque localité. Ces dernières connaissent comme chacun sait une forte proportion de familles nécessiteuses. Bourouba, Draria, Douéra, El Harrach et pour finir Alger-Centre qui reste le point d'attache des SDF et des sans-logis de tout acabit », attesta notre vis-à-vis. S'agissant des couffins du Ramadhan, notre interlocuteur n'a pas été prolixe. « L'opération de remise de couffins est prévue, et nous aurons à la faire dans les prochains jours et même à l'approche de l'Aïd, avec l'apport conséquent des généreux donateurs », indique Aziz. Pour rappel le Croissant-Rouge algérien prend constamment, dans le cadre de Meidet el Hilal, en charge le 27e jour du mois la circoncision des enfants issus des milieux défavorisés, souligne-t-on, suivant des listes préalablement établies. Les bambins auront à bénéficier, pour l'occasion, aussi d'un trousseau avec toutes les commodités (vêtements, friandises, jouets...). Pour cette année, les services du CRA auront à distribuer 800 000 repas chauds servis à table et 1,5 million à emporter à travers le territoire national. Le nombre de couffins prévus est de 200 000. Le prix de revient est de 150 DA le repas. Les associations auront pour ce mois la main libre, puisque les pouvoirs publics ont décidé de les faire participer à la chaîne de la solidarité.