Le mois de Ramadhan n'est pas seulement synonyme de fébrilité commerciale où certains jeûneurs passent le plus clair de leur temps davantage dans les souks qu'à trimer dans leur bureau. Le boucan emplit les artères jusqu'à la rupture du jeûne. C'est une évidence niaise. Un répit qui cède le pas, l'espace d'un temps, à une animation cacophonique invitant chacun à meubler sa vie nocturne comme il l'entend qui pour accomplir le dernier office du jour et les tarawih, qui pour deviser autour d'un thé avec ses amis, qui pour assister à des soirées artistiques organisées ici et là dans la capitale. Les structures culturelles, à savoir l'ONCI, Riadh El Feth, le TNA et l'Etablissement arts et culture ont mis en place, comme chaque Ramadhan, un programme spécial. L'activité culturelle a pour objet de faire sortir la capitale de sa léthargie en lui donnant des couleurs. Une tradition que les organisateurs tiennent à inscrire, bon gré mal gré, dans la durée pour habituer les petites gens à se frotter à l'ambiance nocturne. A composer avec. Bien que le menu demeure du réchauffé avec pratiquement la même composante artistique qui passe sur scène lors de ce mois béni, l'initiative permet tant bien que mal aux familles de décompresser. Mais serait-il aisé au public désireux de se rendre dans le lieu du spectacle d'user d'un moyen de transport autre que la voiture ? Car il n'est pas évident d'emprunter l'Etusa, le transport public, privé ou le service taxi au-delà d'une certaine heure de la soirée. C'est le cas d'un passionné des métiers d'art qui s'est rendu au Palais de la culture pour découvrir la panoplie d'objets artisanaux. A sa sortie du lieu d'exposition, le « bougre », sans carrosse, a dû faire le pied de grue dans la station de Garidi, attendant l'auguste bus qui assure la desserte jusqu'à Chevalley. Peine perdue, le « cave » dut se résoudre devant l'absence de navette avant d'« avaler » des kilomètres à pied pendant plus de deux heures de marche. Dans le noir où il voyait rouge. C'est le prix de sa passion pour avoir osé s'aventurer dans une soirée ramadhanesque. Pour avoir osé changer d'air et de décor auquels appellent de leurs vœux les responsables de la chose culturelle. Ce n'est pas moins faux aussi, les frais d'une politique en porte-à-faux avec les prestataires du transport public.