La Turquie a affirmé, hier, que la propagation de la grippe aviaire, détectée samedi dans un élevage du nord-ouest du pays, avait été circonscrite dans un périmètre restreint et ne menaçait pas l'être humain, les autorités ayant achevé l'abattage de milliers de volailles. Le ministère de l'Agriculture a annoncé que ses experts avaient achevé l'abattage de 2500 dindes et d'un nombre non spécifié de poulets dans une zone de quarantaine de trois kilomètres autour d'un élevage de dindes de Kiziksa, où a été détecté le premier cas de grippe aviaire en Turquie. La zone restera cependant sous quarantaine pendant au moins trois semaines, ont affirmé des responsables locaux. Les autorités poursuivaient, par ailleurs, l'examen de quelque 550 000 volatiles dans un périmètre de surveillance de sept kilomètres autour de Kiziksa. Tandis que les experts procédaient au « gazage » et à l'enterrement des volailles dans de la chaux, le gouvernement a assuré qu'il n'y avait pas d'indication d'une propagation de la maladie hors de Kiziksa. « Heureusement, il n'y a pas eu de suspicion ou d'alerte relative à la maladie hors de l'étroite zone sous quarantaine », a affirmé le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement, Cemil Cicek, au terme d'un Conseil des ministres à Ankara. Le gouvernement a appelé les fermiers de la zone contaminée à ne pas soustraire leurs animaux à l'abattage et a assuré qu'il compenserait le préjudice économique subi par les éleveurs. Les responsables locaux ont organisé, dimanche soir, une réunion avec les habitants de Kiziksa pour les informer sur la maladie, certains fermiers affirmant qu'ils résisteraient à l'abattage de leurs élevages, a rapporté l'agence de presse Anatolie. Selon le ministre de l'Agriculture, Mehdi Eker, la maladie a été véhiculée par des oiseaux migrateurs fréquentant une réserve naturelle proche de Kiziksa, « le paradis des oiseaux » de Manyas, et a évoqué la possibilité d'une dissémination du virus vers le sud du pays. « Les oiseaux migrateurs passent au-dessus de Manyas et de Hatay (sud) quand ils migrent des monts Oural, en Russie, vers l'Afrique. Nous nous attendons à ce que la maladie apparaisse là où les oiseaux migrateurs font étape », a-t-il déclaré sur la chaîne d'information NTV. La Commission européenne a annoncé, hier, son intention d'interdire l'importation de tous les oiseaux vivants et des plumes en provenance de Turquie. Elle a également affirmé qu'elle attendait les résultats d'analyses concernant trois cas rapportés en Roumanie avant de prendre d'éventuelles mesures.