Six cadres du terminal pétrolier de Skikda viennent d'être « déchargés de leurs fonctions dans l'attente des résultats de l'enquête conduite par la commission sectorielle ». Cette mesure « conservatoire » a été prise après « l'évaluation préliminaire de la chaîne de responsabilité » qui a suivi l'incendie survenu au niveau de deux bacs de stockage du terminal de Skikda. C'est ce que rapporte, dans son numéro 94, Info Express, le bulletin interne de l'entreprise Sonatrach. Cette décision, prise par la direction générale de l'entreprise le 9 octobre dernier, est intervenue, selon les termes du bulletin interne, suite aux « défaillances dans la mise en application des procédures d'exploitation et de sécurité en vigueur ». Ainsi et en fonction des localisations de ces défaillances, six responsables ont été écartées : le chef des installations du terminal, le chef du département maintenance, le chargé du suivi du projet électrification et les chefs des services prévention, intervention et maintenance. Cette décision a été très commentée au niveau de la plateforme pétrochimique de Skikda, alors qu'au terminal pétrolier l'ambiance était beaucoup plus à la consternation. Plusieurs cadres de l'entreprise estiment que cette mise à l'écart n'est qu'un licenciement déguisé d'un ensemble de cadres qu'on sacrifie pour éviter d'avoir à poser le problème de l'incendie et de la sécurité du terminal dans sa globalité. « Le bon vieux système du fusible continue de représenter l'ultime solution au moment où l'on parle de culture de sécurité », avance un des cadres. Ces derniers estiment que la direction générale de Sonatrach tente, à travers ses argumentations, de limiter des défaillances relevées dans certaines fonctions aux dépens d'autres plus stratégiques. Ils se disent consternés par le fait qu'on sanctionne deux chefs de service appartenant à un seul département alors que la première responsabilité incombe dans le cas de figure au département du premier. « Ce sont toujours les petits qui payent les erreurs des grands. Ces mesures cachent mal un grand malaise à Sonatrach », concluent-ils. Par ailleurs, hier devait se tenir à Alger une réunion du conseil d'administration de Sonatrach. Sous toute réserve, on avance à cet effet que pas moins de deux responsables de la plateforme pétrochimique devraient être sanctionnés. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a circulé au sujet de cette réunion.