Le Front Polisario a recueilli vingt-deux autres migrants africains refoulés par le Maroc. Le Front Polisario a retrouvé deux émigrés clandestins sortis de la région de Mahbes (est du Sahara-Occidental) et la Minurso a également retrouvé vingt autres sortis de Smara (300 km à l'est d'El Ayoun), a indiqué hier un porte-parole de l'armée sahraouie à l'agence SPS, précisant qu'ils sont « tous refoulés par le Maroc dans le cadre d'une campagne de nettoyage par le vide que Rabat a entrepris en début de semaine ». Les deux groupes, de différentes nationalités, étant distants de 200 km, le dernier (20 personnes) se trouve actuellement à M'haïriz (150 km au sud-est de Smara) sous la protection des unités de l'armée sahraouie et de la Minurso, alors que les deux derniers rejoindront leurs autres compagnons d'infortune à Bir Lehlu, dans quelques heures, après qu'ils aient récupéré, sous des tentes de fortune, de cette traversée du désert, a indiqué la même source, qui précise qu'ils ont eu toute l'assistance nécessaire. Ces groupes s'ajoutent aux quatre-vingt-douze autres rescapés refoulés du nord du Maroc et jetés en plein désert, actuellement regroupés à Bir Lehlou. Dans leurs témoignages, les rescapés affirment qu'ils ont été contraints de se jeter en plein désert sous la menace des bâtons et des armes à feu des forces armées marocaines stationnées en différents points du mur de défense militaire érigé en 1986, qui partage le Sahara-Occidental et son peuple en deux parties du Nord au Sud. Le Front Polisario a alerté depuis trois jours la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara-Occidental (MINURSO), présente sur le terrain depuis 1991, particulièrement dans cette localité de Bir Lehlou, qui a rendu visite à ces candidats malheureux à l'émigration, a ajouté la même source. « Le Maroc doit être sanctionné pour ces pratiques inhumaines », avait récemment estimé le gouvernement sahraoui, soulignant : « Si des mesures internationales urgentes ne sont pas prises pour épauler les efforts de recherches de ces personnes condamnées à la mort par Rabat, pour les sauver, les nourrir et les héberger, en attendant de les rapatrier vers leur pays dans des circonstances garantissant leur sécurité et leur dignité, on pourra assister à une tragédie humaine. » Dans une lettre au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, le président de la République, Mohamed Abdelaziz, avait averti, le 11 octobre dernier, du danger pour leur vie à des milliers d'émigrants convoyés par le Maroc depuis le nord du royaume vers les zones désertiques du Sahara-Occidental, appelant l'ONU à œuvrer pour éviter cette tragédie.