Pour paraphraser le célèbre slogan « One man, one vote » de la lutte antiapartheid en Afrique du Sud, on pourrait appliquer la formule « One man, one woman » à la réforme du code de la famille, qui vise, entre autres, la suppression de la polygamie. Si cet aspect de la gestion des rapports hommes-femmes pose un problème aux islamistes et conservateurs, comme le soulignait un confrère monogame modéré : « Etre polygame est-il un signe distinctif du musulman ? Non, puisque avant l'islam, les polygames existaient. » De la même façon, être monogame est-il un signe distinctif du chrétien, du juif ou même du païen ? Non, puisque même les chimpanzés sont monogames et que, dans leur société, il n'y a pas de courant islamiste et encore moins d'élection présidentielle. D'ailleurs, Abdallah Djaballah le reconnaît lui-même : « La polygamie représente à peine 1% de la réalité en Algérie. » Justement, pourquoi alors en faire toute une histoire ? Autant la supprimer puisqu'elle ne représente rien. Ne restera alors que la polygamie officieuse (une épouse, douze maîtresses) et de vagues lois qui ne condamnent l'adultère que s'il est prouvé par un témoin, ce qui n'est déjà plus de l'adultère, mais du voyeurisme, voire du triolisme. Il faut le savoir, chaque homme, quelles que soient ses origines, rêve d'avoir un harem à sa disposition. Heureusement, tout comme la menace est supérieure à son exécution, le fantasme est supérieur à son accomplissement. Avec toute la complexité de la femme algérienne actuelle, qui peut aujourd'hui prétendre pouvoir gérer ses rapports avec quatre ou même deux femmes ? Personne. Pour régler ce vrai-faux problème, il semble donc plus intéressant de confier quatre femmes algériennes à Abdallah Djaballah. Au bout d'un mois, épuisé, il abandonnera sa révolution. Il sera même capable de devenir démocrate et de croire à l'universalité des valeurs.