Exil Issu de l?émigration, Ali Djilali Bouzina, né en 1956 à Alger, arrive, en France, à l?âge de 4 ans. Dans son one man show, 75% famille nombreuse, Ali Djilali Bouzina, qui, il y a quelques jours, a interprété le rôle de Quichott, l?homme qui n?y était pour rien, raconte, sur un ton humoristique, l?histoire d?une famille émigrée qui, dans les années 1960, s?installe dans le sud de la France pour ensuite émigrer dans un petit village au fin fond de l?Alsace, et aussi devenir la première famille «alsaço-maghrébine». Ce show retrace cette saga familiale depuis les années 1960 jusqu?à nos jours, avec la mère comme élément central de la famille, mettant au monde une ribambelle d?enfants, répondant à leurs besoins, s?occupant de leur éducation, tout en faisant, chaque jour, face à la société. «Ce one man show est un récit narratif, c?est une autobiographie, mais je fais aussi intervenir par moments dans mon récit des situations, des anecdotes d?autres gens. C?est une histoire qui, dans un style amusant, raconte le trajet d?une famille émigrée, qui est la mienne», confie-t-il. Et d?ajouter aussitôt : «Par ailleurs, ce one man show est un hommage que je rends à ma mère, dans le sens où ce personnage représente l?élément central au sein de la famille ; alors que le père est toute la journée absent, au travail, la mère prend les enfants en charge et s?occupe à répondre à leurs besoins. Je parle de ma mère, de la mère, de mon rapport avec elle, des liens mystérieux qui unissent les mères à leurs fils.» Ali Djilali Bouzina, en racontant son histoire, va jusqu?à réfléchir sur son existence d?émigré. «Je fais, à travers le récit, un travail sur l?identité, je m?interroge sur les origines, sur le trajet de l?exilé», dit-il. En effet, ce dernier s?interroge sur ces familles d?origines étrangères qui sont écartelées entre culture d?origine et culture d?accueil. «Les jeunes sont troublés face à une identité à trouver. Ils ne savent pas à quel «sein» se vouer. C?est à eux de trouver le chemin qui mène à cette nouvelle identité. Ils ont à puiser dans les différentes cultures, celle de leur origine et celle de la société dans laquelle ils vivent», explique-t-il. Il ajoute pour conclure : «Ce travail se traduit par un besoin d?avoir une meilleure ? et une plus nette ? compréhension de soi en tant qu?émigré, et aussi de l?autre.»