Le ministère des Ressources en eau semble vouloir remettre à niveau tout le système de formation dans le domaine. Le ministre du secteur, Abdelmalek Sellal, a insisté sur la nécessité d'adopter une nouvelle stratégie de formation dans les métiers des eaux. « Nous sommes actuellement confrontés à un véritable problème dans le secteur. C'est le problème de gestion et de management de nos systèmes de distribution d'eau, d'assainissement et tous nos systèmes hydrauliques », a déclaré le ministre en marge d'une visite effectuée, avant-hier, dans la wilaya de Médéa. Selon lui, les moyens existent et l'assistance technique étrangère aussi. Il n'est pas possible, a-t-il ajouté, de continuer dans les mêmes systèmes de gestion. « Nous avons impérativement besoin de moderniser nos méthodes de travail. Maintenant, on a la possibilité de réaliser cela avec un organisme de coopération public canadien qui s'est engagé à nous financer la formation dans les métiers de l'eau », a-t-il annoncé. Le montant de ces financements, a-t-il indiqué, s'élève à 30 millions d'euros. En sus de cette enveloppe, le secteur pourra bénéficier également de 3 millions d'euros supplémentaires, proposés par l'Agence française de développement. « Le programme est en négociation. C'est un apport particulièrement en expertise et en formation notamment dans les volets pédagogiques », a déclaré l'orateur. Abdelmalek Sellal a plaidé, par ailleurs, pour l'intensification du partenariat et de la coopération avec les grandes entreprises étrangères spécialisées dans les travaux hydrauliques. En effet, que ce soit devant les représentants des firmes canadiennes et autrichiennes, en charge de la réalisation de plusieurs projets en Algérie, ou en s'adressant aux responsables de l'Institut national de perfectionnement et d'enseignement dans les métiers de l'eau (INSH), le ministre a souligné l'impératif d'aller plus de l'avant en matière de coopération. La coopération que veut Abdelmalek Sellal doit s'étendre à la formation et au recyclage des fonctionnaires. Il a, d'ailleurs, fixé de nouvelles orientations pour l'INSH. Cet institut devra désormais former les chefs de projets, les adjoints-chefs de projets et dispenser des formations en management et les nouvelles méthodes de gestion. L'institut en question, soulignons-le, est l'un des plus importants du pays. S'étendant sur 14 ha et accueillant 2000 fonctionnaires par mois, l'INSH fonctionnait au ralenti à cause de manque du budget. « Le budget de l'INSH dépend des subventions qui demeurent insuffisantes », a affirmé un responsable de l'institut. Un déficit budgétaire de 30 milliards DA Plusieurs ateliers sont restés à l'arrêt à cause de l'absence des formateurs pouvant les faire fonctionner. Le ministère des Ressources en eau a, selon le ministre, consommé 75% de l'enveloppe budgétaire consacrée à la réalisation des programmes tracés. Un programme regroupant 2200 projets à réaliser d'ici 2009. Sur la totalité de ces projets, 600, a-t-il précisé, sont déjà finalisés. Pour Abdelmalek Sellal, ce qui reste de l'enveloppe actuelle sera consommé avant la fin de l'année en cours et le secteur aura besoin de 30 millions de dinars supplémentaires pour achever les projets entamés. Revenant sur la question de la gestion des réseaux d'alimentation en eau potable et de l'assainissement (AEP) dans les grandes villes, le ministre a annoncé le lancement en novembre prochain des appels d'offres pour la gestion déléguée des eaux des villes d'Oran, de Constantine et d'Annaba. Dans le même chapitre, il est revenu sur les négociations engagées depuis plus d'une année avec la société française Suez pour la gestion des AEP de la capitale, Alger. Le ministre atteste que les pourparlers sont sur la bonne voie. Lors de sa tournée dans la wilaya de Médéa, le ministre des Ressources en eau a inspecté et inauguré plusieurs chantiers. Il a également visité le site où devra être construit le barrage de Oued Mellah. Une infrastructure d'une capacité théorique de 23 millions de mètres cubes. Ce barrage devra mettre en valeur la plaine de Beni Slimane. « Nous voulons faire de cette plaine une deuxième Mitidja. »