Sur invitation du Global Internet Policy Initiative (GIPI), programme américain soutenu par l'Initiative pour le partenariat avec le Moyen-Orient (MEPI) et le département d'Etat, l'expert américain Robert Mercer, président du Broadview Telecommunication, a animé un atelier du 16 au 18 octobre sur les aspects techniques de l'interconnxion au siège de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) à Alger. « Avec la prochaine entrée d'un deuxième opérateur de téléphonie fixe dans le marché algérien, les politiques et les réglementations de l'interconnexion deviennent importantes. Les arrangements entre opérateurs restent impératifs pour garantir un maximum de services et de qualités aux usagers », ont soutenu, hier, les animateurs du GIPI, lors de la rencontre entre la presse et Robert Mercer au nouveau siège d'El Khabar à Hydra, sur les hauteurs de la capitale. L'occasion pour le docteur Mercer d'évoquer le nécessaire rôle de l'Autorité de régulation pour tempérer les vélléités, « naturelles », a dit l'expert, de monopole de l'opérateur dominant vis-à-vis de ses concurrents. L'expert américain évoque rapidement le récent clash Orascom-Algérie Télécom, dont l'objet du litige est centré sur les coûts de l'interconnexion contenus dans le nouveau catalogue des nouveaux tarifs d'interconnexion d'AT. Robert Mercer a présenté aux cadres de l'ARPT et aux représentants des opérateurs des exemples d'offre d'interconnexion de référence (RIO), document qui délimite les procédures et les réglementations, les coûts et leurs paramètres. Document de référence qui serait, selon les expériences d'autres pays, élaboré par l'opérateur dominant, approuvé par l'Autorité de régulation et négocié par les opérateurs. « Beaucoup de questions interviennent dans une opération d'interconnexion de réseaux : qui des opérateurs fournit le lien ? Où vont se rencontrer les réseaux ? Qui devra payer les frais des erreurs de planification ? Mais les aspects les plus contentieux restent les montants : qui va payer qui ? Et combien ? », a expliqué Robert Mercer. Ne disposant pas encore d'un tel cahier des charges, l'ARPT intervient dans les litiges entre opérateurs de manière ponctuelle. L'expert américain a souligné que, par expérience (il a assumé des responsabilités chez Bull, à AT&T, etc.), c'est souvent l'opérateur dominant qui pose le plus problème lors des négociations autour de la réglementation de l'interconnexion. William Garrison, directeur du projet GIPI en Algérie, a précisé que l'instauration du RIO est l'une des exigences de l'OMC avec laquelle l'Algérie est en négociation pour adhésion.