Ouled Hamidène n'a bénéficié d'aucun projet de développement tel celui de la réalisation de locaux commerciaux ou professionnels. Situé à 7 km au sud-ouest de la commune d'El Affroun, dont elle dépend administrativement, à la limite du territoire de la wilaya de Tipasa, la petite agglomération de Ouled Hamidène s‘étale sur une superficie de 57 ha, où cohabite, selon les statistiques du dernier recensement effectué en 2008, une population estimée à 1100 habitants. Entourés de vergers et de champs agricoles, les habitants vivent surtout de la terre. Les jeunes de ce douar sont rongés par l'oisiveté et le manque de moyens de loisirs pour faire face à un quotidien des plus difficiles. La seule aire de jeu est un terrain vague, auparavant une décharge publique, réaménagé en terrain de football, grâce à l'entraide des jeunes. «Les autorités locales nous ont promis de le couvrir de tuf mais rien n'a été fait», souligne un lycéen de 17 ans. Notre interlocuteur nous dira que le nivellement du terrain et l'achat de ballons ont coûté, à lui et à ses camarades, la somme de 4 millions de centimes, qu'ils ont dû payer de leurs propres moyens. L'autre problème posé est celui relatif à l'absence de transport scolaire. Un seul bus, vétuste, est mis à la disposition de 150 personnes, entre lycéens, collégiens, universitaires et stagiaires du centre de formation professionnelle pour regagner la ville d'El Affroun. «Le bus n'assurant pas le retour, nous utilisons le transport en commun lorsqu'il est disponible ou d'autres moyens pour rentrer chez nous», déplore un habitant. Ce désagrément est l'une des causes du fort taux d'échec scolaire parmi la population scolarisée de ce douar, selon notre interlocuteur. «Lorsque nous ratons le départ du bus à 6h30, c'est tous les cours de la matinée qui sont perdus», regrette-t-il. Cela étant, quelques commodités ont été réalisées au profit de la population, comme le château d'eau qui approvisionne les environs d'Ouled Hamidène en ce précieux liquide. Quelques réalisations… Selon le premier vice-président de l'APC d'El Affroun, Sadek Boudjema, les travaux de réhabilitation du réseau d'assainissement ont été réalisés à 100%, alors que pour l'éclairage public, notre interlocuteur avance un taux d'achèvement des travaux de l'ordre de 80%. Cependant, le problème souvent évoqué par les citoyens est celui de l'absence d'une annexe de l'APC. «Pour retirer un simple document administratif, nous nous déplaçons jusqu'à El Affroun», déclare un septuagénaire. Et de poursuivre : «Les déplacements, parfois inutiles, nous ont usés». Les habitants de ce douar souhaitent que la bâtisse qui servait de siège à la garde communale, soit récupérée pour être aménagée en une annexe du service de l'état civil. «Cette structure est fermée depuis huit années, après le départ de la police communale», affirme un citoyen rencontré sur les lieux, avant d'ajouter : «Nous avons envoyé plusieurs correspondances au wali de Blida, au chef de la daïra d'El Affroun et aux autorités locales, sans qu'aucune suite ne soit réservée à notre requête». Vitres des fenêtres cassées, portes défoncées et carrelage arraché, ce local, qui était destiné dans un premier temps à servir de bureau de poste, soulagerait énormément les citoyens des désagréments liés au déplacement au chef-lieu de la commune pour retirer un document administratif, s'il venait à être transformé en annexe du service d'état civile, comme l'exigent les habitants d'Ouled Hamidène. Sur un autre registre, celui de l'habitat, des citoyens affirment que depuis l'existence de la formule de logement social, aucun habitant de cette localité n'en n'a bénéficié à ce jour. «Dans certaines maisons, cohabitent trois à quatre familles, entassées dans des habitations composées de trois pièces», déplore un quinquagénaire, père de quatre enfants. Les habitants se plaignent aussi des travaux inachevés entrepris par les autorités locales qui n'ont bitumé au final que la rue principale. «En hiver, nous pataugeons dans la boue s, alors qu'en été, la poussière nous colle à la peau», souligne un jeune de ce douar. Ce dernier n'omettra pas de soulever aussi le problème de l'absence d'un médecin, malgré l'existence d'un centre de santé. Ouled Hamidène n'a bénéficié d'aucun programme de développement, comme celui de la construction de locaux commerciaux ou professionnels. Il est temps d'y remédier pour permettre à la population locale d'aspirer à vivre décemment.