Alors que le mois d'août est plus connu traditionnellement pour ses pics caniculaires, cette année, la pluie a surpris les jeûneurs en plein mois de Ramadhan. Une invité inattendue est venue surprendre les jeûneurs en ce mois de Ramadhan : la pluie. Si elle a quelque peu gêné la circulation routière pendant la journée, elle a carrément perturbé la «sahra». En effet, les Algériens ont l'habitude d'investir les rues juste après le f'tour et se rencontrer souvent en groupes dans les quartiers alors que d'autres préfèrent opter pour des sorties culturelles. Durant la nuit de mardi à mercredi, on s'est cru en plein hiver si ce n'est la chaleur qui nous assure que nous sommes en plein été. Orages, tonnerre, pluie fine qui doublent régulièrement d'intensité, il y avait de quoi faire grise mine. Si pour les uns, ce climat est plutôt le bienvenu car il permet de supporter le jeûne, d'autres cherchent des explications à ce phénomène insolite. Il est imputé dans la majorité des cas au dérèglement climatique. «Il n'y a plus de saison» : la formule a beau être usée, elle n'a jamais été autant d'actualité. Toutefois, selon les climatologues, on ne peut pas tout attribuer au changement climatique dans l'état de la science. Seules certitudes : sécheresse, inondations et cyclones sont plus fréquents depuis quelques années. Et la situation ne risque pas de s'améliorer de sitôt, puisque au niveau de l'Office national de la météorologie (ONM), on a émis un bulletin spécial. Il fait mention «d'averses orageuses localement assez marquées qui affecteront plusieurs wilayas de l'ouest et du centre du pays». Il s'agit des wilayas de Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, Sidi Bel Abbès, Saïda, Mascara, Relizane, Mostaganem, Chlef, Tiaret, Tissemsilt, Aïn Defla, Tipasa, Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou, Médéa, Blida et Bouira. La validité de ces intempéries s'étalera jusqu'à aujourd'hui à 15h, et les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement 40 mm. Le commandement de la Gendarmerie nationale a fait savoir, de son côté, que trois routes ont été coupées, hier, à la circulation routière dans deux wilayas du pays suite aux intempéries enregistrées depuis mardi. A M'sila, la RN60-A, reliant la ville de M'sila à celle de Médéa à hauteur du village Ben Dhiab, commune de Sidi Aïssa, et la RN8, reliant la ville de M'sila à celle de Bouira, au centre-ville de la localité de Sidi Aïssa, sont coupées à la circulation en raison du débordement des oueds Dhiab et Laghra. A Djelfa, c'est le CW146, reliant la ville de Sidi Baizid à celle de Medjedel (M'sila) au lieudit Guiaguaa, commune de Sidi Baizid, qui est coupé à la circulation à cause du débordement de l'oued Guiaguaa. Des pluies torrentielles se sont abattues dans la région de Chlef provoquant des infiltrations d'eaux pluviales dans plusieurs établissements publics, notamment les établissements scolaires. Ces perturbations qui ont eu lieu après deux heures de pluie sans interruption ont également provoqué des coupures de la circulation au niveau de certains accès à la RN4. Une dizaine de communes situées notamment dans la partie nord-ouest de la wilaya, parmi lesquelles Boukadir, Oued Sly, Sobha, Chlef, Ouled Fares et Bouzaghaïa, ont été touchées par ces perturbations climatiques. Pas moins de 28 interventions ont été effectuées par les unités de la Protection civile et des communes à la suite de ces pluies pour dégager les accès inondés par les eaux qui se sont infiltrées dans les établissements. Cependant, la situation a été rétablie. Les quantités de pluie qui sont tombées en pleine capitale ont transformé certains quartiers en véritable mares. Les avaloirs et les regards bouchés et mal entretenus y sont pour beaucoup. Le réseau de drainage des eaux a été aussi défaillant. Les passants avaient du mal à circuler en allant faire leurs achats. Les automobilistes avaient les mêmes soucis lors des déplacements. Des voitures ont été prisonnières des eaux et des coulées de boue.