Le conflit qui n'a fait, depuis plus d'une année, que sourdre entre les membres de l'Assemblée populaire communale d'El Abiodh Sidi Cheikh, alimentant au passage la rumeur publique, s'est étalé ce mardi au grand jour et a dévoilé la nature des griefs que se rejettent les parties en présence, au grand dam de la population qui a assisté médusée à ce dernier épisode au sein même du siège de l'APC. En effet, réuni en plénière lors d'une séance publique le 18 du mois en cours pour l'adoption du budget complémentaire de la commune, le conseil a tôt fait le constat qu'il ne pouvait poursuivre ses débats en raison de l'opposition de cinq de ses membres, sur les onze qui le composent, qui refusaient de cautionner les dépenses de la collectivité telles qu'elles étaient présentées. Et de propos acerbes en accusations, l'Assemblée a fini par se scinder en deux groupes rivaux qui, après avoir échangé diatribes et remontrances, se sont séparés après s'être rendus à l'évidence que les divergences se sont accentuées et que l'entente n'était plus de mise. Une partie conduite par le président de l'APC s'était retirée, poursuivie par la vindicte de ses pairs, qui, eux, s'étaient résolus à observer un sit-in à l'intérieur des locaux de la municipalité. Une action de protestation qui prendra toute la journée et aboutira à l'étalage du différend qui constitue la pierre d'achoppement sur lequel a buté la cohésion de l'Assemblée. Et selon les détails rapportés par nos sources, l'essentiel des griefs dirigés par la faction dissidente, composée des cinq élus - deux d'obédience FLN, deux RND et un HMS -, résident dans la mauvaise gestion. Notamment les surfacturations et le refus opposé à une réorganisation ainsi que l'absence des points d'ordre formulés par ces derniers, que le secrétaire général se serait abstenu de révéler sur les délibérations. Les cinq élus qui disent avoir dressé à la tutelle, depuis plus d'une année, un rapport détaillé dans ce sens, ont tenu à attirer l'attention des pouvoirs publics sur le marasme qui affecte le bon fonctionnement de la commune et risque d'en hypothéquer les chances de développement. Ils seront reçus le mercredi d'après par le chef de l'exécutif de la wilaya, et de l'entretien, aucun écho, qui reste du domaine des supputations de la rue, n'a filtré jusqu'ici. Il faut savoir que pour des considérations analogues, nombre d'autres APC à travers la wilaya traînent les mêmes avatars, certaines depuis presque deux années, notamment les communes de Sidi Amar, Krekda, Cheguig, entre autres, et d'autres désertées par leurs maires qui y font des apparitions fugaces avant de rejoindre leurs domiciles respectifs à El Bayadh. Ces dysfonctionnements sont d'autant plus regrettables que les retards exorbitants accumulés par ces collectivités ne risquent pas d'être rattrapés à ce rythme. Et la perplexité de la population, qui reste la principale concernée dans ces affaires, n'a d'égale que la paupérisation qui la submerge chaque jour un peu plus.