«N'est pas poète qui veut», c'est là, en somme, la conviction de Amirouche Amwanes, ce jeune poète qui a réussi à se frayer un chemin dans la poésie, ce domaine parsemé de beaucoup d'embûches. La force du verbe n'est aucunement une vocation qu'on découvre à l'âge avancé. C'est un don, dit-il. J'ai commencé très jeune à confectionner mes premiers vers. Je fais dans la poésie universelle. Mes vers s'adaptent amplement à toutes les sociétés. Je veux sortir de l'ordinaire», nous dira cet enfant prodige de Aïn El Hammam, en Haute Kabylie. Son sérieux et son abnégation restent continuellement le cheval de bataille de ce jeune de 34 ans. «J'ai participé à plusieurs manifestations culturelles. D'ailleurs, à l'âge de 20 ans, j'ai décroché le premier prix du festival Mokrane Agawa qui s'est déroulé à Larbaâ Nath Irathen. C'est un grand exploit parce qu'il y avait plusieurs participants. La concurrence était rude», relève-t-il. Ainsi, aujourd'hui donc, l'artiste compte mettre en exergue un capital inépuisable des produits qu'il n'a, depuis l'âge précoce, cessé de concevoir comme une toile d'araignée. «J'ai commencé à ciseler des vers quand j'avais 15 ans. Je m'inspire beaucoup plus de Cheikh Mohand Oulhoucine et El Hasnaoui et tant d'autres artistes qui ont bercé mon enfance. J'ai actuellement plus de 400 poèmes qui traitent des sujets diversifiés comme le social, la politique et même de l'histoire», nous a ajouté ce jeune talent, estimant que ses poèmes consistent en des messages. D'ailleurs, en matière de structure poétique, les textes choisis par l'artiste convergent amplement sur le fait que sa poésie fait toujours appel à l'intelligence pour décoder ses vers. Il s'est d'ailleurs forgé une sensibilité qui donne des frissons au public quand il déclame ses poèmes. Il crée des vers où les mots expriment les sentiments de tout le monde, incitant le public à s'inventer de nouvelles émotions. La poésie de ce jeunot épatant n'essaye pas à nous convaincre mais bien au contraire à se fondre en nous. Le poète distille une certaine philosophie de la vie. Il s'immisce doucement dans l'esprit, puis petit à petit, son œuvre s'installe et perdure dans le cœur. Il est très inventif. Aussi, notons qu'Amirouche a fait également des paroles à des chanteurs de sa région, notamment pour Amar Oukaci, Belaïd Branis et le groupe Illiz. «J'ai fait deux clips avec BRTV. J'aime beaucoup faire dans l'abstrait, c'est-à-dire que mon travail s'articule, dans plusieurs cas, sur un jeu de mots», nous a-t-il confié. S'agissant des projets, cet artiste adulé prépare, d'ores et déjà, trois nouveaux clips et un album qui sortiront, dit-il, à la prochaine rentrée. Il éditera également un recueil de poésie, traduit en français, aux éditions Neotrime. Par ailleurs, Amirouche déplore le fait que l'Etat «n'accorde pas d'importance à la production poétique alors qu'il y a plein de talents dont regorgent les contrées oubliées».