Pendant le Ramadhan, tous les centres urbains à travers la wilaya de Bouira se transforment en d'immenses marchés. C'est devenu une habitude. Dès le premier jour de chaque mois de Ramadhan, presque tous les centres urbains à travers la wilaya de Bouira se transforment en d'immenses marchés où tout peut bien se vendre, sans aucune norme d'hygiène en vigueur. En fait, cela s'était érigé en mode, tout le monde devient commerçant le temps d'un mois. Histoire, évidemment, de gagner quelques sous quitte à violer la réglementation. Ou bien, et c'est très grave, exposer la santé des autres gens au danger. Au chef-lieu de wilaya, le grand marché de fruits et légumes situé près de la gare routière, n'arrive pas à contenir le flux énorme des clients. Il faut reconnaître qu'un monde fou s'y rend quotidiennement depuis le début du mois sacré. Les gens viennent de toutes les communes. Dans les ruelles de la ville, le même climat règne. On ne trouve pas où mettre le pied, tellement il y a tant de choses qui sont exposées à la vente. Sur la chaussée, les charrettes à bras bloquent le passage aux véhicules. Pourquoi l'activité commerciale ne connaît-elle ce niveau élevé de l'anarchie que pendant le mois sacré? Qui de l'APC et de la direction du commerce est réellement responsable de veiller au bon déroulement de l'activité commerciale? Cela n'empêchera surtout pas de se poser des questions sur le mode d'organisation qu'il faut mettre en place, non pas uniquement pour le Ramadhan, mais dans la vie de tous les jours. D'autre part, le programme de l'aménagement de 4 marchés de proximité à travers la ville de Bouira traîne en longueur, et ce, depuis plus de deux ans depuis qu'il a été annoncé par les autorités locales. Aux côtés des marchands «clandestins» de fruits et légumes, on y aperçoit les vendeurs de z'labia, kalbellouz, baqlaoua et autres sucreries. Il y a aussi ceux qui vendent toutes formes de pains. Là encore le danger sur la santé des gens n'est pas le moindre. En outre, face à cette anarchie qui ne cesse de gagner les 45 chefs-lieux communaux que compte la wilaya, il est utile de préciser qu'un programme de lutte contre toute forme de fraude quant à l'activité commerciale. La direction de contrôle des prix (DCP) a mis en place 20 brigades, dont 14 se chargeront du volet de la qualité et 6 autres s'occuperont des prix. Ainsi, pour éviter tout risque d'intoxication alimentaire, la DCP de Bouira a décidé de ne pas accorder les autorisations pour la pâtisserie orientale, notamment z'labia. Faut-il souligner que bon nombre de personnes, durant le mois de Ramadhan, fabriquent et vendent la fameuse z'labia sans en avoir la moindre qualification. Cependant, la décision de la DCP a été déjà bafouée par certains pâtissiers de circonstance. En attendant l'arrivée des brigades anti-fraude commerciale, le citoyen risque de passer le mois sacré dans l'anarchie…