Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Encore une fois et comme à l'accoutumée, le mois de Ramadhan confirme les insuffisances des services de contrôle et des agents de la direction du commerce à venir à bout du commerce informel, ainsi que les difficultés des services communaux à organiser les marchés durant ce mois, où on assiste à une véritable déferlante des commerces de fortune mais aussi la dégradation importante des conditions d'hygiène. Cela dit, au niveau du chef-lieu de la wilaya de Bouira, où les pouvoirs publics ont inauguré l'an dernier plusieurs marchés de proximité en plus du marché hebdomadaire qui a subi des transformations et des aménagements pour permettre aux commerçants d'exercer leur activité dans des lieux adéquats, la pratique commerciale ne s'est toutefois pas assagie, notamment sur le plan des conditions d'exposition et de conservation des denrées alimentaires. Le grand marché de fruits et légumes situé près de la gare routière n'arrive pas à contenir le flux énorme de vendeurs et d'acheteurs ainsi que les curieux qui s'y rendent quotidiennement depuis le début du mois sacré. Du fait de sa situation près de la gare routière et ferroviaire, ce marché enregistre une grande affluence de citoyens. Par ailleurs, au niveau des autres quartiers de la ville, notamment la rue Aïssat Idir (ex-rue de France), les ruelles du quartier ECOTEC et la place Rahim Gualia, l'activité commerciale incontrôlable connaît de beaux jours. Pour les vendeurs à la sauvette, le maître mot est «le commerce a-t-il bougé aujourd'hui ?» pour signifier si la journée était propice ou non. Vers 18h, la densité des passants est grande, on ne trouve pas où mettre le pied, toutes les marchandise sont proposées à la vente dans un brouhaha indescriptible et sous le regard des policiers qui se voient alors contraints de se concentrer sur le règlement de la circulation et la sécurité des gens. Sur la chaussée, les charrettes à bras barrent le passage aux véhicules, alors que les trottoirs sont submergés de monde et que la circulation automobile devient très pénible pour les passants. Tout le monde s'interroge sur l'anarchie régnant au niveau de ce marché qui a coûté des sommes énormes et qui enregistre des dépassements remettant en cause l'activité commerciale. L'APC et la Direction du commerce qui sont chargées de veiller au bon déroulement de l'activité commerciale et à la protection des consommateurs, semblent dépassées. Le constat se confirme au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin du mois sacré avec l'arrivée de la fête de l'Aïd qui coïncide cette année avec la rentrée scolaire. En dehors du chef-lieu, c'est la même situation. Dans la localité de Bechloul située à 20 km à l'est de Bouira, le marché du trottoir ne désemplit pas, du moment que toutes sortes de produits alimentaires, pain, gâteaux, zlabia et viandes, ainsi que les effets vestimentaires se trouvent exposés tout le long des ruelles et de la route nationale. Tout le monde est concerné par cette situation, déclare un citoyen pour qui «le consommateur est aveuglé et les commerçants, qui pour la plupart sont des arrivistes, ne s'inquiètent plus des règles d'hygiène et étalent leurs marchandises à même le sol». Un autre a cité plusieurs cas d'intoxication alimentaire enregistrés au cours de ce mois, en raison justement des contaminations et du non-respect des mesures d'hygiène. Au niveau de la Direction de contrôle des prix (DCP), 20 brigades de contrôleurs ont été mobilisées pour la conjoncture, dont 14 se chargeront du volet de la qualité et 6 autres s'occuperont des prix. Par ailleurs, pour éviter tout risque d'intoxication alimentaire, la DCP de Bouira a décidé ces dernières années de ne pas accorder les autorisations pour la pâtisserie orientale (z'labia et autres) et d'interdire la transformation de certains magasins pour vendre des produits alimentaires non répertoriés sur le registre du commerce.