Après la menace des travailleurs des corps communs de recourir à la grève au mois de septembre, ce sont les intendants qui montent au créneau suite à leur exclusion du bénéfice de l'indemnité d'expérience et celle de la documentation pédagogique. En effet, la Coordination nationale du personnel d'intendance de l'éducation (CNPIE), affiliée à l'UGTA, a appelé hier, lors d'une conférence de presse organisée à la maison de la presse Tahar Djaout, à une grève d'une semaine renouvelable à partir de 5 septembre prochain. Pour maintenir la pression, le syndicat prévoit également des rassemblements, chaque lundi, devant les directions de l'éducation des différentes wilayas du pays, à partir du 13 septembre. Afin de mettre fin à ce qu'ils qualifient d'"ostracisme volontaire affiché par la tutelle" à l'encontre des services économiques, la CNPIE organisera une protestation nationale regroupant tous les fonctionnaires des services économiques. Dans cette perspective, la coordination se prépare pour un sit-in devant le ministère de l'Education nationale. Les intendants, qui se sentent lésés, réclament deux indemnités octroyées jusque-là aux autres personnels de l'éducation dans le cadre du régime indemnitaire conformément au décret exécutif 10-78 du 24 février 2010. Selon Abdelouahab Boubaha, porte-parole de la CNPIE, les intendants ont été exclus du bénéfice des primes d'expérience pédagogique et de documentation pédagogique. Les membres de la coordination dénoncent fermement la marginalisation de cette catégorie de travailleurs, considérés par la législation en vigueur comme faisant partie intégrante des fonctionnaires de l'éducation. "Les intendants ont été exclus du régime indemnitaire. Cette exclusion est volontaire", a insisté le porte-parole de la CNPIE, précisant que cette attitude ne peut en aucun cas être considérée comme une omission dans la mesure où la loi est claire sur ce point. L'article 2 du décret 08-315 du 11 octobre 2010 définissant le personnel de l'éducation reconnaît que les intendants font partie du personnel de l'éducation. Toutefois, le décret relatif à l'indemnisation de ce personnel les a exclus. A ce titre, les membres de la CNPIE déplorent ce qu'ils qualifient de “distinction” entre travailleurs du même secteur. De l'avis de ces derniers, l'impact financier de ces deux primes est insignifiant dans la mesure où les intendants ne représentent que 6,7% des fonctionnaires du secteur. D'après une étude évaluative menée par la Coordination, cette prime ne représenterait que 122 millions, soit 0,87% du budget du ministère de l'Education : 0,55% pour l'enseignement secondaire et 0,3% pour le moyen. A cet effet, "notre exclusion revêt un caractère discriminatoire", a conclu le syndicaliste. Après des tentatives de négociation vaines, les intendants ont saisi le président de la République à travers une lettre ouverte portant sur leurs doléances et "l'injustice" qu'ils subissent.