L'Orchestre symphonique national (OSN) s'est produit, jeudi soir à Jijel, dans le cadre de l'animation des veillées du mois de Ramadhan, mettant davantage en valeur plusieurs stars de la chanson algérienne. Cinq vedettes, en l'occurrence Abdelaziz Benzina, Nadia Baroud, Hakim Salhi, Hsinou Fadhel et Ouissi Ziane, ont fait vibrer et danser la salle qui, pour une fois, a rassemblé un nombre important de mélomanes. La soirée a consisté en un joli patchwork du chant algérien dans la mesure où les artistes ont interprété des morceaux issus de tous les recoins du pays, d'est en ouest et du nord au sud. Le chef d'orchestre de l'OSN, Sid-Ahmed Fellah, un virtuose du violon, a exprimé son «bonheur» de se trouver à Jijel, avec son orchestre de quarante (40) éléments, sur la scène de la maison de la culture. Le spectacle placé sous le patronage de la ministre de la Culture a permis au public jijelien de redécouvrir la richesse, la diversité et la variété d'un patrimoine musical «en bonne santé», selon les termes d'un mélomane, rencontré dans les travées de la grande salle de plus de 1.000 sièges. Très ému de fouler le sol de l'antique Igilgili, Hsinou, qui excelle dans le chaâbi pour avoir été formé à l'école El Hachimia, en référence à son maître le regretté El Hachemi Guerouabi, s'est aussi déclaré «très heureux» dans cette ville où ce genre est très prisé. Premier à monter sur scène, l'artiste bejaoui a entonné le chef d'oeuvre El Barah (Hier) sous un tonnerre d'applaudissements lors de cette soirée conviviale. Benzina, égal à lui-même, a sorti de son répertoire des tubes appréciés par le public : Sabrina, Sara, Chadli , tandis que la sémillante Nadia Baroud pour qui «la musique n'a pas de frontières» s'est révélée un vrai baroud, avec ses tubes Yella Rabi, Melissa, passant ensuite au genre chaoui. Ce dernier genre a été largement interprété par le jeune Ouissi Ziane avec Ahna Chaouia (Nous sommes Chaouis), invitant à la danse des spectateurs, jeunes et moins jeunes. La fresque musicale a été clôturée, tardivement, par le remuant Hakim Salhi, armé tantôt de karkabous, tantôt d'un tambourin, qui a exécuté ses légendaires Sahraoui et Saksi Aâliya, toujours sous la baguette enchantée du maestro Sid-Ahmed Fellah. Cette tournée de l'Orchestre symphonique national devait se poursuivre vendredi soir par une prestation dans la ville des Ponts, Constantine.