Une bande de copains, issue du mouvement sportif local, décide d'organiser une Meïda du Ramadhan, mais les moyens font défaut. La conjoncture est difficile, mais qu'à cela ne tienne ! La chorba sera au rendez-vous après moult efforts. Le chaudron géant, encore bouillonnant, est transporté dans des conditions rocambolesques, de douar en chantier. Pour les nécessiteux, l'initiative de nos amis philanthropes s'apparente à un don du ciel. La marmite traîne derrière elle toute une histoire qui a débuté en l'an 1995. Une époque où il ne faisait pas bon de se balader la nuit avec de la nourriture, sous peine de se voir affubler d'apologie avec les terroristes. Depuis, la bonne action s'en est allée crescendo pour épouser les contours d'un véritable resto du cœur au niveau de la salle omnisports de la ville de Rouiba. Le pari, au début utopique, est gagné, puisque nos bénévoles ont réussi la gageure, 10 ans après, de servir 6500 repas (2000 sont préparés à Heuraoua) par jour, dont 6000 à emporter pour les résidents d'autres localités de la côte est d'Alger. Aujourd'hui, nos bénévoles ont gagné du galon depuis qu'ils se sont mis sous la houlette de l'APC de Rouiba et se targuent de gérer l'un des plus importants centres de bienfaisance à l'échelle de la wilaya d'Alger. Nos volontaires doivent leur expansion aux bons offices d'une cinquantaine d'opérateurs économiques privés et nationaux (entre autres, NCA Rouiba, Anabib, Ival, Universal sports, Djezzy...) et d'âmes charitables, à titre individuel, qui participent activement à l'amélioration de l'ordinaire. La petite Meïda, devenue grande, signifie aujourd'hui un repas complet. De la chorba, au djouaz, en passant par un hors-d'œuvre, riche et varié, du yaourt, du jus d'orange et du kalbellouz. De telles initiatives, les nécessiteux en redemandent.