Les marchés, couverts ou autres, sont à l'image de la population, c'est-à-dire que celle-ci, avec ses responsables, consommateurs et commerçants, a son ou ses marchés, qu'elle mérite. Donc, ils peuvent être propres, sales… Le marché couvert de la ville de Annaba, dit «Francis», baigne dans l'anarchie et l'insalubrité et l'insécurité. Construit en 1936 à la place d'un marché arabe érigé en 1885, situé au centre ville à quelques mètres du cours de la Révolution, cet espace représente un des lieux commerciaux les plus importants. L'on y compte 554 commerçants. Au premier étage, l'on y trouve les boutiques de fruits et légumes, les boucheries et autres épiceries. Au rez-de-chaussée, c'est la poissonnerie. Source de revenu pour les commerçants, mais aussi pour les collectivités locales, l'établissement continue de fonctionner dans l'indifférence totale des uns et des autres. Cet espace n'a pas été programmé dans le budget de wilaya 2009, dont une somme de 70 MDA a été dégagée pour la réhabilitation des marchés des fruits et légumes. Pourtant vu le degré de dégradation, il mérite bien une réhabilitation, un lifting. Ce marché n'offre pas un cadre idéal pour le consommateur, son état devient même lamentable; l'insalubrité y règne, et même des animaux y errent parmi les personnes. Les commerçants, sans se soucier des risques générés par le manque d'hygiène, étalent leurs marchandises à même le sol. Un marché informel est confortablement installé dans l'enceinte légale. Des délinquants se transforment en vendeurs occasionnels, squattant en toute impunité les allées et autres travées. «Cette situation a généré à maintes reprises un problème d'insécurité pour les citoyens», nous déclare un des commerçants. Les vendeurs de poisson mettent leurs cageots devant la porte d'entrée, à même le trottoir, ajoutant encore à la saleté des lieux. La poissonnerie du marché couvert de Annaba est devenue infréquentable. Les clients préfèrent aller ailleurs. Ici, les moindres conditions de propreté et de préservation de la santé publique sont totalement ignorées. Les agents du contrôle de la qualité semblent ignorer cette situation. Les pouvoirs publics semblent, eux, avoir du mal à le réorganiser et le restructurer pour en faire un espace attirant pour les consommateurs, doté de toutes les conditions nécessaires d'hygiène.