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Zohra, la mère conseillère de l'Emir
Histoires oranaises
Publié dans El Watan le 09 - 09 - 2010

Durant ses dix-sept années de combat de résistance contre le corps expéditionnaire, la vie intime de l'Emir Abdelkader est liée à sa «Deira», la capitale itinérante d'un Etat en devenir que cet illustre humaniste, à la fois stratège de guerre et fin diplomate, a mis en place pour gérer militairement et politiquement le pays, en quête de son indépendance depuis qu'il a été envahi, en 1830, par une des plus grandes puissances.
Le témoignage d'un jeune officier d'artillerie danois, Adolphe Vilhelm Dinesen, qui a découvert l'Algérie en 1837 comme volontaire dans l'armée française, est d'un précieux concours pour comprendre l'Emir qui avait le même âge. Son ouvrage a été publié en danois en 1840 à Copenhague et, la même année, il fut traduit en allemand à Berlin. Intitulé Abdelkader et les relations entre les Français et les Arabes en Afrique du Nord, il apporte de nouveaux éclairages sur les actes, les fondements du règne de cet homme d'Etat qui était, à ses heures, un poète, un fervent soufi, un homme de plume et d'épée. Sa «Deira» que la France coloniale surnomma la «Smala» accueillait aussi les prisonniers que les combattants ont pu neutraliser lors des célèbres batailles.
Certains de ces prisonniers ont témoigné des conditions dans lesquelles ils ont vécu leur séjour carcéral. Ils ont surtout loué le traitement plein de générosité que la mère de l'Emir leur a fait subir. Mais qui est cette dame dont on n'a pas parlé assez souvent alors qu'elle a joué un rôle prépondérant dans la vie de son quatrième fils, Abdelkader. Le président de la section d'Oran de la Fondation Emir Abdelkader, le Dr Chamyl Boutaleb, a recueilli quelques rares documents sur cette femme vertueuse qui épousera en 1807 Hadj Mohieddine. En réalité, ce dernier eut quatre épouses. Les deux premières lui ont donné deux enfants, Saïd et El Mostfa quatre : El Hachemi, Ahmed, Aboubekr et Abdelkader. «C'est une dame vertueuse par son âge et par sa grandeur d'âme. Elle fut l'excellente conseillère de son fils par ses lumières, sa perspicacité naturelle», disait d'elle l'historien A. de La Croix, dans son ouvrage Histoire privée et politique d'Abdelkader (Paris 1845).
Mais l'histoire a retenu de lalla Zohra d'autres choses, rares en ces moments de détresse et de violence : sa douceur, sa bonté et sa charité, combien de fois exercées en faveur des prisonniers français que le sort des armes avait fait tomber aux mains de son fils. La Porte de Vaux, médecin militaire, fut capturé au cours de la bataille de Sidi Brahim et conduit à la Deira. Ce prisonnier y trouva dès son arrivée tout le réconfort auprès de cette pieuse femme. «La vieille mère du héros, dira ce témoin, se montra au-devant de nous pour nous recevoir en quelques mots dits avec onction et sagesse. Elle nous fit entendre que notre défaite était sans doute la volonté de Dieu dont nous étions venus troubler les simples serviteurs dans la terre que le Ciel leur avait donnée en partage… Mais ce Dieu est Tout-Puissant, ses desseins sont impénétrables. Peut-être, après l'expiation, vous rendra-t-il, un jour, à votre patrie et à votre famille.»
Cependant, il arrivait parfois à cette vénérable dame de dire sa colère aux captifs. C'est ce qui arriva au capitaine Schmidt, comptant lui aussi parmi les prisonniers de Sidi Brahim : «Qu'êtes-vous venu faire dans notre pays ? Il reposait calme et prospère et vous y avez jeté les orages et la désolation de la guerre», note Isodore Pierre Schmidt dans son livre Histoire des derniers prisonniers français faits par Abdelkader en 1845 (Editions Paris 1852). En fait, Abdelkader avait eu des prisonniers depuis 1833. Quand il y avait des femmes, et il y en eut quelques-unes, c'était sa mère et son épouse qui s'en occupaient, qui veillaient personnellement à ce que leur séjour fut le moins rude possible et leur honneur protégé. Dans son livre Les prisonniers d'Abdelkader, qu'il publia après sa captivité Monsieur de France, enseigne de vaisseau, écrit : «Tant que tu resteras auprès de moi, lui dit l'Emir, tu n'auras rien à craindre, ni mauvais traitements, ni injures» et il tint parole. D'ailleurs, la politique humanitaire d'Abdelkader vis-à-vis des prisonniers fut illustrée par l'aboutissement d'un accord sur l'échange de prisonniers, grâce à l'intervention fortuite de Monseigneur Dupuch, Evêque d'Alger.


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