Le personnel de la Direction technique de la société algéro-française d'ingénierie et de réalisation (SAFIR) et ses représentants ont observé dimanche dernier un sit-in pour demander « le départ inconditionnel du directeur technique » qui, selon les représentants des travailleurs, « non seulement, il ne répond en aucune manière au profil du poste mais, il ne dispose ni de compétences ni de capacités professionnelles dans le domaine de l'ingénierie. » Pour rappel, pour prétendre au poste de directeur technique au sein de SAFIR, un profil de poste a été publié en juillet dernier dans la presse. Il est exigé pour tout postulant à ce poste, d'être titulaire d'un diplôme d'ingénieur d'Etat (spécialité process), d'une expérience minimum de 15 années dont 5 années dans un poste d'encadrement, la maîtrise de l'outil informatique et enfin la maîtrise de la langue anglaise. Selon nos interlocuteurs, « l'actuel directeur technique, outre le fait qu'il soit un ancien militaire en retraite, il ne remplit aucune des exigences suscitées. » Absence de stratégie de développement Pour cela, dans un document adressé le 23 octobre dernier au directeur général de la société, les travailleurs de SAFIR dénoncent « les recrutements clientélistes ouvrant la voie à une sélection basée essentiellement sur des critères subjectifs. » Aucun investissement réel Dans le même document, le collectif des travailleurs dénonce « les diverses expériences tentées par les dirigeants de SAFIR qui dénotent un manque de professionnalisme et une absence flagrante de vision claire de développement, notamment en ce qui concerne le devenir de SAFIR. » Dans un téléfax message adressé au président du conseil d'administration (PCA) de SAFIR et au secrétaire général de l'union territoriale (UGTA) d'Arzew, le directeur général de SAFIR qualifie ce mouvement de protestation des travailleurs de « grève illégale ». Informant sa hiérarchie, le DG de SAFIR écrit que : « le personnel qui demande le départ inconditionnel du directeur technique ne se trouve pas sur son lieu de travail mais regroupé au niveau de la salle de réunion de la Direction technique de la société. » Ceci dit, les représentants des travailleurs continuent à dénoncer « le partenariat avec une entreprise familiale française Marais Contracting, totalement étrangère au domaine d'intervention de SAFIR qui est l'ingénierie dans le domaine de la pétrochimie. » Ils écrivent dans un document adressé à Chakib Khellil, ministre de l'énergie et des mines : « Aucune convention de prestation de service Marais Contracting-Safir n'a été mise en place et aucun investissement réel n'a été engagé encore moins de transfert de technologie des télécommunications n'a été effectué pour diversifier la spécialisation de SAFIR. » SAFIR a pour vocation et pour objectif de réaliser des prestations d'ingénierie pour offrir des services commercialement compétitifs et de qualité technique comparable à celle en usage dans le domaine au niveau international. Mais, dira notre interlocuteur : « Avec le nouvel actionnaire français, SAFIR envisageait de poursuivre son développement et s'adapter aux exigences du marché de l'ingénierie. Force et de constater qu'avec le partenaire français, à ce jour, il n'en est rien. » Et d'étayer son argumentation par l'encourageant chiffre d'affaires réalisé par SAFIR en 2004 grâce à trois conventions de prestations de service octroyées gracieusement par la Sonatrach. Cependant, confiera l'un de nos interlocuteurs : « 80% de ce chiffre d'affaires sont réalisés grâce à la mise à disposition des compétences algériennes de SAFIR. »