La montée au créneau de certains acteurs et responsables du sport national, en réaction au nouveau décret ministériel 05/405 de la loi 04/10 relatif aux modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales, ainsi que les dernières mises en garde de la FIFA ont fait sortir les cadres de la tutelle de leur mutisme. Hier, au siège du ministère de la Jeunesse et des Sports, le directeur des sports d'élite au MJS, Kamel Guemar, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a tenté d'apporter des éclaircissements sur certains articles de fond, notamment celui limitant la présidence d'une fédération à un seul mandat et la désignation du tiers (30%) des membres de l'AG par le ministre. Pour Guemar, « la problématique du mandat n'a pas de référent au niveau des instances internationales. Nous sommes en conformité avec les statuts des fédérations internationales et ce décret, comme les précédents textes, consacre le principe d'élection. Il interdit le renouvellement successif des mandats, afin de créer le principe d'alternance. Cela dit, un président qui consomme son mandat peut revenir quatre ans plus tard. S'agissant des désignés, ce décret vise à récupérer les compétences marginalisées. Leur introduction se fera, comme avant, sur la base d'une liste choisie par la fédération. C'est le pourcentage qui a augmenté parce qu'on a constaté que beaucoup de cadres sont marginalisés alors qu'ils peuvent apporter leur contribution au sport ». Guemar affirme que les pouvoir publics qui ont suivi les échecs successifs du sport national ne veulent pas rester immobiles. D'où la promulgation de ce décret qui « va nous permettre d'avoir une démarche claire et responsable et d'avoir en même temps une nouvelle politique sportive qui oriente les fédérations ». M. Guemar s'est montré explicite mais peu rassurant vis-à-vis des menaces de Blatter qui a adressé récemment une circulaire à la FAF lui exigeant de se conformer aux statuts et lois de la FIFA à laquelle elle est affiliée. Il dira en substance qu'« il n'est pas au courant du contenu de cette circulaire ». M. Guemar se base lui aussi sur l'article 17 de la FIFA et réaffirme que « le décret est en adéquation avec les lois internationales et consacre le principe d'élection comme énoncé dans l'article précité de la FIFA ». Concernant les libertés individuelles, dont certains acteurs estiment qu'elles ne sont pas préservées, notamment par la limitation de la création à une seule fédération par discipline (article3) et est en contradiction avec l'article 6 de la loi 90-31 qui donne le droit à toute personne de créer librement une association, Guemar estime que cela est fait, pour des raisons pratiques, par rapport à l'affiliation aux instances internationales. La limitation de la présidence à un seul mandat peut, cependant, décourager les potentiels candidats en ce sens où il n'y aurait plus de différence entre le président qui réussit et celui qui échoue. Pire, cette situation pourrait être très préjudiciable pour nos élus, notamment pour briguer des postes dans les instances internationales. En somme, Guemar affirme : « Le décret a été signé et sera soumis à la publication. Les fédérations nationales auront une année pour s'y conformer ».