Un parfait échantillon de l'art pictural espagnol actuel est représenté dans l'exposition «La lumière comme pinceau» à la galerie Racim d'Alger. C'est l'exposition de la rentrée. «La luz como pincel» (la lumière comme pinceau), une exposition de quelques œuvres de la collection d'art contemporain espagnol de Gas Natural Fenosa, est ouverte au public depuis mardi jusqu'au 3 octobre prochain à la galerie Racim à Alger, à l'initiative de l'Instituto Cervantès d'Alger et de l'Union nationale des arts culturels (UNAC). «Le titre de l'exposition signifie que la lumière est l'élément le plus important dans l'art contemporain, la matière importe peu. L'essentiel est dans le résultat visuel», nous a expliqué Francisco Corral, directeur de l'Instituto Cervantès d'Alger. Le public pourra découvrir donc une partie de la collection du Museo de Arte Contemporáneo de Gas Natural Fenosa (Macuf) qui est situé à La Corogne, ville du nord-ouest espagnol, celle du célèbre sculpteur Manolo Paz. «Dans ce domaine, c'est le musée le plus important d'Espagne. L'exposition donne un aperçu sur les travaux des artistes espagnols les plus en vue actuellement. Ils sont tous nés dans la seconde moitié du siècle dernier», a-t-il ajouté. Toute contente de se retrouver à Alger pour la troisième fois, Carmen Rivera, commissaire de l'exposition, est allée dans le même sens que Francisco Corral et a précisé que les toiles présentées au public racontent «une histoire» qui va du réalisme au modernisme. «L'Espagne ce n'est pas uniquement Picasso ou Dali. Il y a beaucoup d'artistes contemporains qui représentent le pays. A la Galerie Fenosa (Musée Macuf), nous avons une collection de plus de 600 œuvres. Fenosa s'occupe autant de la photo que de la peinture ou de la musique», a indiqué Carmen Rivera. Le Musée Macuf, qui bénéficie de l'apport précieux du groupe industriel Gas Natural, a la réputation d'être un centre d'activités contemporaines multidisciplinaires comprenant autant les conférences, les congrès que les projections de cinéma et les performances scéniques. Selon Francisco Corral, le Musée de la Corogne envisage d'organiser d'autres expositions en Algérie ainsi que des ateliers de formation avec des artistes algériens. D'après Abdelhamid Arrousi, président de l'Union nationale des arts culturels (UNAC), des objectifs ont été tracés pour inviter des artistes étrangers à exposer en Algérie et organiser de grands événements. «Nous avons cette chance d'accueillir de grands noms de la peinture espagnole avec des œuvres de valeur. Nous allons abriter dans les prochaines semaines une exposition d'un artiste peintre italien avant d'organiser un programme d'activité dédiées à la cause palestinienne», nous a confié Abdelhamid Arroussi. Les 24 tableaux, généreusement grands, sont des œuvres d'une quinzaine d'artistes peintres et photographes. Les lignes sont soignées, la grandiloquence est évacuée au profit de la pureté des traits, les couleurs sont modestes, réduit à l'essentiel, et la forme bien adaptée à l'espace. Il suffit parfois de regarder Le chasseur de tempête de Angel Mateo Charris pour vite comprendre que l'art pictural espagnol garde toute la vigueur de la jeunesse. La fraîcheur y est matinale. L'impressionnisme assez présent dans les œuvres exposées à la galerie Racim tranche parfois avec l'abstrait moderne de Xaquin Chaves qui fait chanter la couleur or. La subjectivité toute méditerranéenne de Alberto Datas exprimée dans Paysage avec figures vient presque compléter le flou artistique qui nourrit l'œuvre de Maurizio Lanzillotta ou les photographies de Vari Caramés ou de Ana Fernandez. L'installation tout en lueur de David Lista Ranha démontre que l'audace esthétique est également une marque de fabrique ibérique. «La luz como pincel» sera présentée dans un mois à Oran. «Pour les Espagnols, retourner en Algérie signifie entre autres avoir la possibilité de retrouver des pièces clefs qui nous aident à comprendre une partie de notre passé culturel. Ce n'est pas en vain que notre plus grand et emblématique créateur littéraire, Miguel de Cervantès, a résidé pendant cinq ans dans la ville d'Alger», écrit Xosé Neira Cruz dans le catalogue de l'exposition. Par ailleurs, l'Instituto Cervantes abrite depuis hier une exposition de photographies scientifiques, «Fot Ciencia, la science espagnole en image». «Il s'agit de photos artistiques relatives à des thèmes liés à la biologie, l'écologie ou l'agronomie», indiqué Francisco Corral.