Des fonctionnaires ont été contraints de parcourir des kilomètres pour faire des retraits d'argent. Les billets de banque sont désormais rares dans les bureaux de poste et même au niveau des banques. Le phénomène avait commencé à se manifester au début du mois de septembre, mais avec l'arrivée de l'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire, on en est désormais dans une réelle crise de liquidités qui pénalise énormément les ménages. Une crise qui risque de perdurer si les quantités de billets attendues – normalement - pour cette semaine n'arrivent pas. La rareté de liquidités s'est subitement abattue sur les bureaux de poste, les banques et même certains distributeurs automatiques de billets (Dab), jetant les citoyens dans un réel désarroi. Au niveau de certaines banques, l'on est intimement tributaire d'un éventuel dépôt du client, ce qui permet de distribuer directement cette somme aux personnes qui attendent. Il est même devenu habituel de voir, bien avant les coups de 8 h, des groupes de personnes patientant devant les grilles fermées des bureaux de poste. Cette crise de liquidités commence d'ailleurs à susciter des rumeurs qui sont colportées. Certains assurent que de nouvelles coupures devraient être mises dans le circuit financier ou encore le retrait des billets de 200 DA qui ne ressemblent à rien. «Y a pas d'argent», ne cesse-t-on de se lamenter dans ces bureaux où les usagers des CCP sont livrés à eux-mêmes, sans la moindre explication sur les motifs ayant conduit à cette situation de blocage. Des fonctionnaires d'El Milia ont été contraints d'aller voir du côté de la wilaya de Mila où certains on pu effectuer des retraits d'argent. Dans certains bureaux de poste, le retrait d'argent a été rationné et la somme maximale à retirer a été fixée à 20 000 DA «Que puis-je faire devant cette entrave qui m'empêche de retirer mon salaire?» s'interroge un fonctionnaire qui dit avoir fait le tour de plusieurs bureaux de poste, en vain. Le hic est que cette crise de liquidités survient à un moment crucial de la rentrée scolaire, synonyme de dépenses et d'achat des fournitures scolaires. «On n'a plus qu'à s'endetter pour faire face aux exigences de cette rentrée», déclare scandalisé un homme d'un certain âge devant un bureau de poste d'où les usagers du CCP ressortent bredouilles. Le comble dans cette situation est qu'aucune explication n'a été donnée à cette pénurie, même si certaines sources renvoient la balle à la banque centrale d'Algérie (BCA) qui n'a pu, selon elles, débloquer les fonds nécessaires à la poste.