La vente aux enchères du patrimoine de l'entreprise après sa liquidation, a rapporté 200 millions de dinars. En possession d'une décision de justice portant intégration à leur poste de travail, plus de 200 travailleurs n'arrivent pas à exécuter ladite décision car paradoxalement leur entreprise, SARL Algéro-Turque du Fer (ATF), avait été liquidée en 2009 suite à une opération de vente aux enchères engagée par le fisc. Ce dossier épineux est actuellement sur le bureau de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux, après avoir été officiellement saisi par le député Mohamed-Salah Bouchareb. Dans un document officiel faisant office d'une question écrite, ce dernier lui demande en sa qualité de tutelle de la justice algérienne, «quelles sont les procédures à suivre dans une situation pareille pour que les 200 travailleurs de cette entreprise soient rétablis dans leur droit, décidé par la justice, et par ailleurs situer l'administration qui prendra en charge le dédommagement financier». La liquidation de l'entreprise privée, ATF, spécialisée dans la récupération des métaux ferreux et non ferreux est intervenue après la fuite de son propriétaire, de nationalité palestinienne, suite à plusieurs poursuites judiciaires. Devant une ardoise de plusieurs milliards de dinars de fiscalité, dont il n'arrivait pas à s'acquitter, le propriétaire d'ATF avait préféré prendre la poudre d'escampette, laissant derrière lui plus de 200 travailleurs livrés à leur sort. En effet, malgré l'opposition farouche qu'avaient affiché ces travailleurs, l'opération de vente aux enchères de l'entreprise Algéro-Turque du Fer (ATF) a eu lieu. En parallèle, un mandat d'arrêt international avait été émis contre son propriétaire, Saïd Messalha, qui est toujours en fuite à l'étranger. La tentative du groupe de travailleurs réfractaires à l'opération d'empêcher le déroulement de la «transaction» avait échoué après l'intervention de la brigade antiémeute, qui avait quadrillé les lieux. Ils avaient été arrêtés et libérés après avoir été auditionnés par les services de sécurité. Lors de la vente, le commissaire priseur avait scindé l'usine en 11 lots, répartis, entre autres, en engins, camions et ferraille. Des lots qui avaient permis de récupérer la modique somme de 200 millions de dinars, au grand dam des travailleurs, qui sont depuis plusieurs mois au chômage après que leur usine eut été mise sous scellés sur décision de justice. Préalablement, les travailleurs avaient investi le siège du cinéma privé de la commune El Hadjar, lequel devait abriter l'opération pour empêcher la vente. En colère, ils avaient crié à qui veut les entendre que la vente de leur usine ne s'effectuera pas sans prévoir leur dédommagement. La promesse des cadres de la direction des impôts, émise à ce moment-là à l'encontre des protestataires, à l'effet de préserver leurs droits demeure, jusqu'à preuve du contraire, non tenue. D'autant que les 200 millions de dinars engrangés à l'issue de la vente ne représentent rien devant les droits salariaux des travailleurs.