L'affaire de l'entreprise algéro-turque du fer (ATF), dont le PDG est en fuite à l'étranger, laissant derrière lui une dette de plusieurs milliards de dinars de fiscalité, a connu un nouveau rebondissement. Cette fois-ci, c'est son épouse qui, selon des sources judiciaires, a été convoquée jeudi dernier par le magistrat instructeur de la première chambre près le tribunal d'El Hadjar. Après son audition, elle a été placée sous contrôle judiciaire et son passeport lui a été confisqué. Elle est accusée d'avoir procédé à la vente de plusieurs équipements saisis devant faire l'objet d'une vente aux enchères par le fisc. L'épouse du PDG d'ATF, un ressortissant palestinien, a nié toutes les accusations l'impliquant dans la vente d'un quelconque équipement avant et/ou après l'inventaire établi par le commissaire-priseur. «S'il y a eu vente, il faut s'adresser aux travailleurs qui étaient en possession du matériel» ajoutent nos sources. Or, la situation des travailleurs n'est pas reluisante. En effet, en possession d'une décision de justice ordonnant leur réintégration à leurs postes de travail, ces derniers n'arrivent toujours pas à la faire exécuter, car leur entreprise a été liquidée en 2009 suite à une première vente aux enchères par le fisc. Même Tayeb Belaïz, ministre de la Justice et garde des Sceaux a été saisi officiellement par le député Mohamed Salah Bouchareb pour une intervention en faveur du collectif des salariés. C'est par un document faisant office d'une question écrite, que l'élu a demandé au ministre, en tant que tutelle de la justice algérienne, de rechercher «les procédures à suivre dans une situation pareille pour que les 200 travailleurs de cette entreprise soient rétablis dans leur droit décidé par la justice et, par ailleurs, situer l'administration qui prendra en charge le dédommagement financier». La liquidation de l'entreprise privée ATF spécialisée dans la récupération des métaux ferreux et non ferreux est, pour mémoire, intervenue après la fuite de son propriétaire suites à plusieurs poursuites judiciaires dont il faisait l'objet. Avec la convocation de son épouse pour répondre d'un acte qu'elle nie avoir commis, le dossier de l'affaire ATF risque de connaître une autre tournure, elle concernera les proches de l'accusé principal qui auraient profité de ses largesses.