L'Entreprise nationale de réalisation de canalisations (Kanagaz) est née de la restructuration, fin 1983, de la Société nationale d'électricité et de gaz (Sonelgaz). Aujourd'hui, on parle de la tendance inverse. C'est-à-dire que les cinq entreprises Kanagaz, Etterkib, Inerga, Kahrakib et Kahrif vont réintégrer la société mère. La décision a été prise au début du mois d'octobre en cours par le Conseil des participations de l'Etat. Ce dernier a, selon des sources bien informées, adopté une résolution transférant les entreprises de la SGP Indjab au groupe Sonelgaz. C'est au début de l'année 2004 que les pouvoirs publics avaient opté pour la réintégration des cinq entreprises citées en haut au sein du groupe Sonelgaz. D'où, selon les mêmes sources, la dissolution, fin 2004, de la Société de gestion des participations (SGP) Traven et le rattachement provisoire des cinq entreprises concernées à la SGP Indjab en attendant leur rattachement au groupe Sonelgaz. Or un problème a surgi dans l'une des cinq entreprises, en l'occurrence Kanagaz, selon les déclarations d'un groupe de quatre cadres actuellement suspendus de leur poste de travail. Il s'agit d'une démarche qu'a prise le secrétaire général du syndicat d'entreprise Kanagaz en adressant, le 1er octobre 2005 (référence 18/BS/05), une lettre au ministre de la Participation et de la Promotion des investissements. Dans cette correspondance, selon toujours les déclarations de ce groupe de cadres, il est demandé « au nom des travailleurs de Kanagaz la non-intégration de leur entreprise au groupe Sonelgaz ». C'est ce qui fait réagir, le 19 du mois d'octobre en cours, la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières appelée « Fédération énergie » et affiliée à l'UGTA. Cette fédération s'adresse au secrétaire général du syndicat Kanagaz en l'informant qu'il a commis « une faute organique grave alors que la centrale syndicale a demandé officiellement la réintégration des entreprises restructurées de Sonelgaz ». Elle lui demande également de lui « transmettre les PV du conseil du syndicat d'entreprise, les PV des sections syndicaux et les PV des assemblées générales des travailleurs ayant demandé la non-réintégration de Kanagaz au groupe Sonelgaz ». Par ailleurs, une pétition datée du 26 octobre 2005 et signée par 66 travailleurs est adressée au secrétaire général de la Fédération de l'énergie. Une correspondance qui exprime le soutien des travailleurs « à la décision d'intégration de Kanagaz au groupe Sonelgaz ». Le groupe de cadres suspendus de leur poste de travail affirme également que « le responsable du syndicat agit en connivence avec le président-directeur général de Kanagaz ». Contacté par nos soins, ce dernier récuse les affirmations de ces cadres. « C'est un problème qui oppose le syndicat actuel à d'anciens syndicalistes et je n'ai pas de relation avec le problème de la non-intégration de Kanagaz à la société mère », soutient-il. « En plus, c'est au syndicat de parler au nom des travailleurs de l'entreprise et non un groupe qui agit selon sa vision des choses », ajoutera-t-il. Quant aux décisions de suspension de ces quatre cadres, le PDG répond : « S'ils ont été sanctionnés, c'est qu'ils ont commis des fautes professionnelles et toute administration est en droit de veiller au bon fonctionnement de l'entreprise. » Notre interlocuteur n'omet pas de signaler : « L'un de ces cadres m'a agressé physiquement et j'ai porté plainte contre lui. » De son côté, le secrétaire général du syndicat d'entreprise Kanagaz nous déclare : « Est-ce une faute organique de s'adresser à un ministre de la République ? » Il insistera sur le point suivant : « Demain, s'il y a réintégration, est-ce que Sonelgaz s'engage à assurer la même grille de salaire aux travailleurs et les mêmes avantages en nature à ceux de Kanagaz ? » Il faudra également, ajoutera-t-il, « respecter l'entité de notre entreprise et s'engager à ne pas la démembrer ». Aujourd'hui, indiquera-t-il, « les gens qui m'accusent voient déjà leur place à Sonelgaz et occultent la bonne santé financière de Kanagaz et le sort de plus de 3000 travailleurs ». Accusé d'occuper un local de l'entreprise aménagé en logement, il réplique : « Depuis un mois, je suis dans ce lieu que Kanagaz me loue, alors que tout le monde sait que j'habitais dans un F1. »