L'accès équitable à l'énergie, particulièrement l'électricité et le gaz, dans les foyers algériens, demeure l'objectif permanent du groupe public Sonelgaz. Mais, à quel prix ? Pour le moment, rien n'indique que les tarifs vont connaître une augmentation. Ce qui est sûr, c'est que le groupe connaît toujours une profonde transformation, après s'être engagé dans une dynamique de restructuration et de filialisation. Une dynamique entamée dès 2004 et légitimée par la loi 02-01 du 5 février 2002 relative à l'électricité et la distribution du gaz par canalisations. Aujourd'hui, le groupe se compose de la société mère et de 34 sociétés, des sociétés par actions (SPA). D'après ses gestionnaires, les dernières filialisations interviendront en janvier 2009 et porteront sur “l'immobilier à usage commun, l'engineering et les systèmes d'information”. Acteur principal dans le marché intérieur de l'électricité et du gaz, le Groupe Sonelgaz a engagé, depuis 2004, un programme d'investissement ambitieux, pour défendre sa position. Pendant l'année 2007, il a enregistré un investissement de près de 140 milliards de dinars, qui a dépassé de plus de 15 milliards de dinars le chiffre d'affaires réalisé, et qui lui a permis d'améliorer le parc de production, le réseau de transport, le programme de distribution publique du gaz et des antennes, prises de participation dans les projets de 2 centrales (1 200 MW chacune). Le rapport d'activité 2007 précise, à ce sujet, que le plan d'investissements a concerné “tous les métiers” (production, transport et distribution) et l'ensemble des régions du pays, en portant une attention particulière au sud et aux régions rurales. Le même document semble satisfait ; de “bons scores” obtenus en matière de demande en électricité, y compris durant les périodes de forte consommation (pointe d'hiver et celle de l'été). L'amélioration de “la qualité de service aux clients” serait ainsi le résultat de “la jonction” d'un certain nombre de facteurs, en particulier la baisse de 30% de l'énergie totale non distribuée par rapport à l'exercice 2006, la mise en service de la nouvelle centrale de Berrouaghia (490 MW) et de nouveaux ouvrages en matière de transport. Il est souligné que plusieurs projets sont initiés ou en cours de réalisation : ils visent le renforcement des capacités de production de Sonelgaz en 2009 et devraient permettre à plus de 50% de foyers d'accéder, dès 2010, au gaz naturel. Un “plan d'urgence” a également été lancé afin de consolider le parc de production d'électricité de plus de 2 000 MW, dès l'année prochaine. Le retour des entreprises de travaux, comme Kanagaz, Kahrakib, Kahrif, Etterkib et Inerga, dans le giron de la compagnie a été salutaire, surtout pour la concrétisation de projets tels que, par exemple, le transfert des groupes turbine à gaz de la centrale de M'sila vers Naâma, In Salah et Marsat, devant permettre une meilleure sécurité des régions ouest et sud-ouest du pays. Sonelgaz se présente comme “un des principaux recruteurs” sur le marché national. Selon le rapport d'activité, le groupe emploie plus de 56 400 agents, dont 7 800 ont été recrutés (dont 4 155 à titre permanent) durant 2007. Le volet formation n'est pas du reste négligé, puisque le programme de formation pour 2007 a touché près de 14 000 agents. À cela viennent se greffer les sessions de formations périodiques en faveur des entreprises qui sous-traitent avec Sonelgaz, pour réduire le taux d'accident, ainsi que les actions de prévention liées à l'utilisation de l'électricité et du gaz. Si l'on en croit les responsables de Sonelgaz, le programme d'investissement nécessite, d'ici 20 décembre 2013, un montant global de 20 milliards de dollars, dont une partie (7,5 milliards de dollars) servira à la réalisation de centrales thermiques au gaz et le reste, au transport et à la distribution de l'électricité et du gaz. Les dirigeants de Sonelgaz sont très explicites, lorsqu'ils déclarent être conscients de la réalité du terrain en relation avec les défis, tant nationaux que ceux imposés par la concurrence. Le Groupe Sonelgaz est après tout “en pleine construction”. Hafida Ameyar