Deux plaintes individuelles ont été déposées hier au commissariat de Beaulieu (El Harrach) suite à la profanation des tombes du révolutionnaire hors pair Abane Ramdane et du colonel Ali Mellah. Cette information nous a été confirmée par Ali Abane qui nous a attesté que « les plaintes ont été enregistrées ». Il a été entendu par le chef de la Sûreté de la daïra et le commissaire qui ont longtemps discuté avec lui de cet événement fâcheux. A la question, « êtes-vous certain qu'il s'agit d'une profanation et non d'une dégradation ? », Ali Abane n'a pas laissé planer longtemps le doute. Il a répondu qu'il s'agit « d'une profanation », appuyant ses affirmations par les photos prises sur les lieux. Suite à cette affaire, aucune réaction officielle n'a été faite ni de la part du ministère des Moudjahidine ni de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui sont pourtant habilités à mener des investigations pour s'enquérir des tenants et aboutissants de ce dossier. Ali Abane a déclaré : « Ils devraient au moins condamner car ces institutions sont les gardiennes de la mémoire et de la morale révolutionnaires », précisant toutefois qu'il « est peut-être un peu prématuré pour tirer des conclusions ». La seule réaction parvenue hier à la rédaction est celle du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK). Dans un communiqué signé par Ferhat Mehenni, le mouvement « condamne de toutes ces forces ces horreurs, convaincu que ces profanations sont l'œuvre de ceux que tenaille la haine du Kabyle. Le régime algérien à force de mobiliser le sentiment national contre la Kabylie porte une part de responsabilité dans ce qui vient de se passer à El Alia ». Le MAK constate dans le même document : « La fracture entre la Kabylie et l'Algérie officielle n'a fait que s'aggraver de jour en jour depuis l'indépendance de notre pays. Il est urgent qu'un statut de large autonomie en Kabylie en répare les effets dévastateurs. »