C'est chose courante, quand la circulation est bouchée et les voitures à l'arrêt, un certain nombre d'Algériens se mettent à klaxonner frénétiquement, au point où l'on se demande comment arrivent-ils à vivre dans leur voiture avec ce bruit qu'ils font eux-mêmes ? En fait, l'idée est qu'en klaxonnant de toutes ses forces, le policier posté au croisement va être sensible à la pression sonore et faire passer prioritairement la file à l'arrêt en stoppant celle qu'il est en train de laisser passer. A la base, il s'agit de rappeler au policier qu'il est payé par le contribuable klaxonneur et qu'il s'est oublié en faisant trop attendre la file des klaxonneurs, ce qui n'est évidemment pas vrai, l'Algérien klaxonnant dès la première minute d'arrêt. Sauf que cette pratique bruyante comporte des risques ; il peut arriver que le policier, excédé par ces klaxons, bloque la file des klaxonneurs pour se venger, ce qui augmente encore le niveau sonore. Le klaxonneur fou le sait, mais prend le risque. Globalement, le système du klaxon pour passer fonctionne-t-il ? En moyenne, combien de files sont passées en klaxonnant ? C'est un mystère, d'autant que la réaction en chaîne est connue, dès que quelqu'un klaxonne, tout le monde se met à klaxonner par contagion et du coup, c'est toute la ville qui klaxonne. Le policier, au bord de la dépression nerveuse, fait passer qui ? Il n'y a pas de statistiques à ce sujet, mais il y a une solution pour en finir avec le bruit et les suicides de policiers. Elle s'appelle les feux rouges, des espèces de poteaux automatiques tricolores qui existent partout dans le monde, y compris au Tchad et au Bangladesh. Mais d'après les walis, c'est une technologie de pointe que nous ne sommes pas en mesure de maîtriser. Dommage, parce que l'avantage pour tous, policiers y compris, est qu'on ne peut pas klaxonner contre un feu rouge. Quoique. Ils en sont capables.