La disposition sur la répartition des parts du capital social de toute société mixte avec des étrangers, consacrant la majorité aux Algériens, pose problème dans le secteur des assurances en dépit des garanties réitérées par l'Etat algérien sur l'octroi du management au partenaire étranger, alors que certains attendent avec prudence les premiers résultats, dans six ans, du partenariat naissant entre la SAA et Macif contracté suite au règlement du contentieux franco-algérien, il y a deux ans. La SAA et la Macif à l'épreuve Les compagnies françaises attendront six ans au moins pour se décider à venir en masse investir en Algérie dans le domaine des assurances avec des appréhensions sur la répartition des parts du capital social. Une échéance que se fixe le partenariat entre la SAA et la Macif pour distinguer les résultats de la société d'assurance de prévoyance et de santé créée en juillet dernier. En effet, dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, la majorité du capital de toute société née d'un partenariat avec des étrangers, en matière d'investissement, sera de 51% pour la partie algérienne et 49% à la partie étrangère. Néanmoins, un premier partenariat entre la Société algérienne d'assurance (SAA) et l'assureur français la Macif s'est concrétisé en juillet dernier avec la création de la société d'assurance de prévoyance et de santé. Ce partenariat consiste en un apport du capital et la création de la filiale assurance-vie, une branche qui «va se développer dans l'avenir avec l'arrivée sur le marché algérien de nouveaux acteurs dans le cadre du partenariat», a affirmé Amara Latrous, PDG de la SAA et président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR), en relevant que la branche assurance de personnes a permis au secteur de réaliser 5,5 milliards de dinars, en 2009. Le secteur, dans sa totalité, se développe avec un niveau de croissance à deux chiffres à 16% en réalisant un chiffre d'affaires équivalent à un milliard de dollars, soit environ 78 milliards de dinars, a-t-il noté. Bientôt, il sera lancé des produits dans l'assurance vie avec la nouvelle filiale née du partenariat entre la Macif, partie française (41% du capital), et la SAA, la Banque de l'Agriculture et du développement rural (Badr) et la Banque de développement local (BDL), partie algérienne (59%). M. Latrous a expliqué que «cette répartition du capital oblige la Macif à prendre en charge le management de la nouvelle société d'assurance de prévoyance et de santé. Par contre, la partie algérienne assure la présidence du conseil d'administration». Créée officiellement le 22 juillet 2010, la société est en phase de finaliser son dossier pour le dépôt au ministère des Finances en vu d'obtenir son agrément. D'autres partenariats sont en discussions, selon le président de l'UAR, qui ne cite aucun nom des parties, car officiellement, les accords entre eux ne sont pas encore finalisés. Pour rappel, Ces partenariats devront aboutir avant les dates butoirs indiquées par la loi, dont la première concerne la réglementation qui impose aux compagnie d'augmenter le capital à 2 milliards de dinars pour les assurances non vie et à un milliard de dinars pour les assurances vie fixée à novembre 2010, et la seconde est celle qui les oblige à séparer les activités des dommages des activités vie pour mars 2011. La naissance de ce partenariat remonte au «règlement du contentieux des assurances avec les compagnies d'assurances françaises, en 2008, qui a ouvert la porte à la possibilité aux compagnies françaises d'exercer en Algérie et l'engagement pris par les instituts et les compagnies françaises de participer au développement de la ressource humaine en Algérie», a rappelé Hadji Baba Ami, DG du Trésor et président de la commission de supervision des assurances. Il signalera qu'«actuellement, il y a des dossiers en cours de formalisation par les compagnies françaises et d'autres en cours de constitution», en indiquant que le partenariat entre la Banque extérieure d'Algérie (BEA), le Fonds national des investissements (FNI) et AXA est en cours de formalisation». Six années pour voir apparaître les premiers résultats La société prévoyance et santé a tenu mardi dernier son premier conseil d'administration. Le marché algérien de l'assurance est d'un milliard, alors que chiffre d'affaires du groupe Macif est de 5 milliards de dollars. Il faudra se fixer sur un business plan de 4 à 5 ans et régler les problèmes culturelles, informatiques, juridiques, de produits et voir ce qui convient au client algérien, a expliqué M. Andreck qui dit : « Je donne au moins 5 à 6 ans pour voir les résultats apparaître sans pression». Dans notre partenariat avec la SAA, il y a 2 volets, l'un sur ses métiers originels et sur la banche IARD (historique) et parallèlement la création pour la filiale en plus de l'école. Pour le secteur privé algérien, sur le plan des tarifs, le partenariat étranger et le développement de la concurrence vont élever le niveau. Il va y avoir un nivellement par le haut, a estimé Hassen Khelifati, PDG d'Alliance assurance. Cela va permettre aux autorités d'avoir des éléments positifs pour une prise de décision objective dans l'avenir. Le partenariat est plus intéressant que l'installation directe des sociétés étrangères, car le transfert de technologie est assuré. Il permettra ainsi d'élever le niveau de concurrence et de compétitivité des compagnies, la qualité des services et booster le marché. Actuellement, l'Algérie a le taux de pénétration le plus bas dans le bassin méditerranéen avec 0,6% du PIB, alors que chez nos voisins, il est situé entre 2,6 et 3%.