à l'occasion du lancement du site Internet «Qantara-Patrimoine méditerranéen : traversées d'Orient et d'Occident» (wwwqantara-med.org), le ministère de la Culture et l'IMA (Institut du Monde arabe à Paris) ont organisé une conférence de presse, hier, au palais des Rais (le Bastion 23) où se poursuit jusqu'au 31 janvier l'exposition Qantara. Le directeur de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Mourad Betrouni, a déclaré que «le projet Qantara ambitionne de rétablir la connexion entre les deux rives de la Méditerranée autour d'une période assez particulière qui s'étale sur sept siècles. Il se base sur la transversalité tout en mettant en relief les influences propres à chaque région et en faisant ressortir les particularités de chaque pays». Il a expliqué que la participation de l'Algérie à ce projet s'est traduite par la contribution d'une équipe de spécialistes chapeautée par Nadhera Habbache. Le projet Qantara s'inscrit dans le programme Euromed Héritage de la Commission européenne et associe sept pays riverains de la Méditerranée : l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Liban, l'Espagne et la France. Initiés par l'Institut du Monde arabe, les travaux de recherche ont débuté en avril 2005 et se clôtureront à la fin de décembre 2008 avec le lancement du site Internet. Sur ce site sera répertorié le plus grand nombre possible d'objets, d'œuvres d'art, de sites historiques, de monuments, d'architectures, soit «tout le patrimoine commun aux pays des deux rives de la Méditerranée sur une base de données en ligne». Le financement du projet a coûté 3,5 millions d'euros, dont 20% des pays partenaires et 80% de l'Union européenne. Sept expositions simultanées ont été organisées dans les pays qui se sont impliqués dans le projet. Il y a aussi la publication d'un ouvrage de 240 pages sur le sujet en arabe, en français, en anglais et en espagnol. L'ouvrage est toujours sous douane en Algérie. Quant à Bruno Airoud, responsable du projet Qantara à l'IMA, il a affirmé que ce projet, loin de se terminer, ne fait que commencer avec le lancement du site interactif qui ambitionne de toucher le plus grand nombre possible de personnes car «le plus important est de donner l'envie d'aller voir et comprendre». Ainsi, les expositions et la publication de l'ouvrage sont surtout un support pour porter le projet de la création de ce site interactif dont l'IMA assurera la maintenance pendant au moins trois ans, avec l'espoir d'une plus grande longévité s'il arrive à susciter de nouveaux soutiens financiers. Le site est un outil libre de droit pour tout usage non commercial afin de permettre une plus grande diffusion. Il comporte un corpus de 1 000 références : objets, sites, monuments, architectures. Des entrées réparties entre trois chapitres : histoire, matériaux et technique, thèmes culturels. Une approche à travers le temps (du VIe siècle au XVIIIe siècle) et l'espace de la Méditerranée. Des fiches rédigées par plus de 200 auteurs et spécialistes. Une approche thématique à travers les thèmes : art de vivre, religions, sciences et savoirs, pouvoir et diplomatie, guerre. Il y a aussi plus de 4 000 images disponibles, ainsi que des vidéos didactiques et des cartes historiques.Bruno Airoud a préciser que «chaque site, chaque objet ou chaque thème choisi n'existe que parce qu'il possède un lien avec un autre objet, ou avec un autre pays». Ainsi, «le projet Qantara est un projet inédit et ambitieux car il a permis de nouvelles pistes de recherche qui contribueront à renforcer et à tisser des liens entre les deux rives de la Méditerranée à travers ce qui nous unit et non ce qui nous divise». S. A.