Le marché de la rue des Aurès est lié à l'histoire coloniale de la ville d'Oran pour avoir été un «marché parisien» ouvert dans les années 50 par la municipalité sous l'appellation «Marché de la Bastille». Ce marché était ouvert de 8 heures du matin à 13 heures, heure à laquelle les éboueurs entraient en action pour rendre la voie plus salubre afin de permettre la circulation automobile. La commune permettait la disposition de 75 tables espacées d'un mètre pour permettre aux ménagères de faire dans de bonnes conditions leurs courses. Aujourd'hui, cet équipement est source de tous les maux, à commencer par l'insalubrité permanente des eaux usées, qui causent bien des désagréments aux consommateurs. C'est le fruit d'une «idée géniale» d'un maire qui a fait arracher, dans les années 80, tous les pavés pour les remplacer par un revêtement en granito. Résultat: les avaloirs béants obstrués par des déchets solides ne facilitent pas l'écoulement des eaux que déversent les poissonniers non autorisés sur les cageots pour rafraîchir les poissons vendus à la criée. Concernant l'hygiène, il y a lieu de signaler aussi ces revendeurs de pain traditionnel ou carrément acheté chez le boulanger du quartier. Comme le poisson, le pain est disposé dans des caisses posées à même le sol ruisselant d'eau nauséabonde. Toute cette horde de revendeurs, ils sont des dizaines à squatter le moindre espace. Les acheteurs doivent jouer du coude pour faire leurs courses, tout en faisant attention aux pickpockets qui rôdent aux alentours. Quand il pleut, c'est une autre image qu'offre ce marché fréquenté par des citoyens venus de tous les quartiers d'Oran et des agglomérations rurales. Comme ce père de famille qui est ressorti trempé jusqu'aux mollets par cette boue gluante en fustigeant ces responsables locaux qui retardent le projet de remise en état des réseaux d'égout et des eaux pluviales dans ce marché qui s'est taillé une réputation à travers ces époques révolues. Au fait, combien y a-t-il de tables autorisées par le service communal des marchés? A qui sont loués les emplacements? Les rumeurs les plus folles accablent les cadres gestionnaires de cette commune qui étouffe sous le poids d'une démographie incontrôlable.