Les praticiens, qui louent les avantages de ce dispositif, estiment toutefois que le remboursement de leurs honoraires demeure insuffisant. Une journée d'information sur le dispositif de conventionnement entre les praticiens médicaux du secteur privé et la Cnas, a été organisée, ce lundi au siège de la wilaya de Guelma, marquant ainsi le coup d'envoi de ce dispositif instauré par le décret exécutif n° 09-116 du 07 avril 2009 et dont bénéficieront en première phase les retraités et leurs ayants droit. En effet, les représentants de la direction générale de la Cnas ont expliqué aux médecins présents les objectifs et les avantages du conventionnement qui s'inscrit dans le cadre de l'amélioration de l'accessibilité aux soins. Ainsi, l'application dudit décret, selon les communicants, offrira à travers le médecin traitant la possibilité d'améliorer le suivi médical des assurés sociaux et leurs ayants droit et une meilleure prévention tout en permettant la rationalisation des dépenses de santé. Pour ce faire, il sera mis gratuitement à la disposition des praticiens conventionnés un logiciel d'exploitation dénommé «CHIFA-MED» muni d'une clé professionnelle et d'un lecteur de la carte CHIFA. Une formation sera également dispensée pour une maîtrise efficiente du logiciel, affirment les conférenciers. Les honoraires pour une consultation de médecine générale et ceux pour les prestations liées au suivi médical ont été arrêtés à 250 DA, majorés de 20 à 50% en cas de prescription de médicaments dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence ou de médicaments fabriqués en Algérie; ce qui situera le montant de la consultation entre 300 et 375 DA. Les médecins spécialistes, quant eux, seront rémunérés à 400 DA la consultation, majorée dans les mêmes proportions que pour les généralistes; ce qui positionnera les honoraires entre 480 et 600 DA. Les explications fournies par les représentants de la Cnas, n'ont pas manqué de faire réagir des médecins qui ont déclaré ceci: «Ce conventionnement est une bonne chose pour le suivi des malades, mais le remboursement de nos honoraires demeure insuffisant.» Connaissant parfaitement le comportement des malades, certains médecins avancent: «Nos patients consultent 3 médecins différents par semaine. Ils vont nous rendre la tâche difficile, notamment pour le suivi. Ils sont contestataires, réfractaires aux protocoles thérapeutiques.» Notons enfin, que ce projet est en cours de déploiement après avoir été lancé en 2009 dans une wilaya-pilote en l'occurrence Annaba, puis étendu en 2010 aux wilayas de Médéa, Tlemcen, Oum El Bouaghi et Boumerdes, suivies de celles d'Oran, Sidi Bel Abbès, Illizi et Tindouf. L'on saura que sur les 120 praticiens privés de la wilaya-pilote de Annaba, 88 sont conventionnés. À Guelma, ils sont 146 dont 67 spécialistes, qui se sont vus proposer cette convention, nous confirme un responsable de la Cnas. Déjà, nous dit-on, 49 ont signé des fiches d'intention.