Depuis les années 1990, avec la baisse sensible et progressive du pouvoir d'achat des ménages, les habitants de la région de Dellys ne manquent pas de faire chaque semaine leurs emplettes au niveau du marché hebdomadaire du chef-lieu de wilaya, Boumerdes, et parfois même à Bachdjarah et Alger, notamment pour ce qui est de l'habillement où ils se rabattent précisément à la friperie, un marché qui entre désormais par la grande porte dans la plupart des centres urbains, tant les prix y sont raisonnables. «Je compte ma maigre paie au dinar près, sinon comment faire avec 9 000,00 DA le mois ? Nourrir, vêtir les enfants ou payer les charges, comme le loyer, l'eau et l'électricité ?», se demande une quadragénaire mère de trois enfants scolarisés. «C'est ici que les modestes gens, même des fonctionnaires, trouvent leurs comptes et c'est grâce à nous que les petites bourses qui n'arrivent pas à vêtir leurs enfants dans des boutiques du prêt-à-porter peuvent habiller leur progéniture», nous dira une vendeuse d'habits pour enfants. Ce qui caractérise ces articles proposés c'est leur grande marque, dont quelques un n'ont jamais été utilisés ainsi que leurs prix très intéressants, à la portée de toutes les bourses, ajoute notre interlocutrice. Si la friperie était mal vue à ses débuts, aujourd'hui, les gens, qu'ils soient pauvres ou bien aisés financièrement, n'hésitent plus à franchir le seuil de ces magasins. «Si nous sommes très fréquentés, pratiquement toute l'année, le vrai rush chez nous est enregistré durant les fêtes ainsi qu'à la rentrée scolaire», nous dira une femme ayant un local de vente de la friperie. Ce type de commerce ne cesse de gagner du terrain et a de beaux jours devant lui, pour peu qu'il n'y ait pas d'entraves à son encontre, administratives par exemple.