Loin des mondanités de la célébration du 27e jour, le Conseil populaire de la ville de Batna, avec à sa tête le maire Abdelkrim Sadi, a rendu visite aux enfants assistés, dans leur foyer ouvert depuis 2000. La directrice Malika Chérif et tout l'encadrement du foyer se sont plaints au maire. « Nous n'avons pas de véhicule pour transporter les enfants vers la crèche, vers l'école ; les évacuations vers les urgence médicales se font par la Protection civile. Le retour est parfois payé par l'agent accompagnateur. Une autre difficulté se pose à notre structure. Nous avons une bâche à eau de 7000 l. C'est très insuffisant pour les besoins du centre et nous profitons de l'occasion pour féliciter l'Epedemia qui nous approvisionne par citerne régulièrement. » Les visiteurs entament la visite des lieux. Propreté et décors impeccable. 4 appartements, des F3, abritent les 40 pensionnaires. La structure dispose d'une aire de jeu, d'une piscine gonflable. Un riche programme est élaboré par l'encadrement social. Les aides des bienfaiteurs affluent quotidiennement (couches, lait, eau naturelle, effets vestimentaires...). Le nouveau wali de Batna a, dit-on, payé pour 30 millions de centimes des produits et matériels au profit du FEA.9 bambins âgés de 0 à 1 an, 28 âgés de 1 à 6 ans et 3 enfants âgés de plus de 6 ans sont répartis à travers les logements avec les petits soins du personnel à qui il faut rendre hommage. Les malheureuses créatures nées hors mariage arrivent de la maternité. Certains sont abandonnés devant le centre, d'autres récupérés dans des poubelles. Faouzi, 11 ans, atteint d'hydrocéphalé (tête disproportionnée par rapport au reste de son corps) est alité depuis sa naissance. Il attend la fin de ses jours. Youcef, 1 ans, lui, souffre d'un cancer. Le petit Raouf, quant à lui, se tape la tête contre les murs à la vue d'un étranger. Dhaya Eddine, 5 ans, issu d'une relation entre deux jeunes universitaires, dont les parents paternels lui refusent le nom en s'opposant à la régularisation du mariage, souffre d'épilepsie. Ses parents qui lui rendaient visite l'ont abandonné. Il restera pupille de l'Etat. Enfin, Ikram, 10 ans, a un bec de lièvre. « Il guérira », assure la directrice. Interrogé sur la destination finale de ces créatures, dont le seul tort est d'être nés de parents fautifs, la directrice répond : « Le FEA est une structure de transit. Le bébé y séjournera dans l'attente de la décision finale de la mère, attente qui durera parfois 6 mois. » « Heureusement que le placement en famille soulage la structure. Nous ne gardons que les handicapés ou ceux qui sont sous l'emprise d'une décision judiciaire ». Selon le directeur des affaires sociales, Bezzi Ould Chérif, les enfants abandonnés définitivement et non placés chez des familles sont transférés, selon le cas, vers les centres de la protection sociale, confirmant que le FEA ne constitue qu'une étape de transit. « Le bébé abandonné doit être pris en charge par l'Etat. Toute la société est responsable de ces drames », dit-il avant d'informer que le nombre d'enfants illicites s'accroît d'année en année. La demande de kafala (adoption conforme à l'Islam) est, elle aussi, importante. Nous facilitons aux couples, après enquête, cette kafala. Interrogé sur les problèmes dont souffre le FEA, M. Bezzi expliquera : « La bâche à eau serait suffisante n'était-ce les 2 logements d'astreinte. Pour le véhicule, nous soulignons son impérative disponibilité. Nous ne discontinuons pas de relancer nos demandes au ministère de la Solidarité qui a répondu par l'affectation de 3 minibus pour l'école des jeunes sourds, les aveugles et le centre médico-pédagogique. J'ai des promesses de la tutelle pour équiper les 14 centres de la wilaya. » Par ailleurs, nous apprenons l'existence d'une association pour l'enfance assistée, venue rendre visite aux pensionnaires. Le DAS, interrogé sur l'activité de cette association, coupe court à la question. « Dans notre secteur, le social, il est connu que la culture de solidarité chez nos concitoyens dépasse l'initiative d'une association, outre les faramineuses dotations financières de l'Etat. Mais nous accueillons toujours toute l'aide désintéressé », conclut M. Bezzi. Enfin, il faut informer que le P/APC a promis à la directrice qu'une bâche à eau supplémentaire sera réalisée, 2 machines à laver seront mises à leur disposition. Tahar Khaoua, député FLN, promettra que Ould Abbas, le ministre, sera informé des besoins du FEA, à l'exemple du véhicule. A titre informatif, signalons que Batna a bénéficié de 45 minibus. Charité bien ordonnée commence par soi-même dit l'adage.