A en croire des révélations d'éminents représentants de l'institution élue faite sous le sceau de la confidentialité, la prochaine session de l'assemblée populaire de la wilaya d'El Bayadh, promet de donner lieu à des joutes oratoires véhémentes et à des débats houleux qui mettront aux prises l'exécutif et les membres élus, à la suite de divergences apparues sur la gestion des affaires publiques locales. L'opposition des points de vue qui couve depuis quelques temps déjà entre l'administration et les élus, à leur tête le président de l'APW, après avoir nourri les supputations de la rue, ont franchi un degré supplémentaire depuis que la confrontation s'est déplacée hors de la discrétion des enceintes de ces deux instances. En effet, l'empoignade verbale qui a failli dégénérer en pugilat entre le président de l'APW et le chef de la daïra d'El Bayadh au sujet des 60 bénéficiaires de logements sociaux expurgés des listes initiales et que le premier, conforté par les recours qui ont été introduits, avait tenté de faire réintégrer, reste selon les observateurs avertis, la résurgence d'un désaccord latent, mais non mois irrémédiable. Surtout que ces derniers temps des indiscrétions colportées (à dessein ?) par la rumeur rapportent fréquemment les péripéties de ce qui est devenu un feuilleton mettant en avant l'escalade dans les récriminations de part et d'autre. C'est notamment le cas des attitudes rapportées par la presse évoquant un enregistrement qui circulerait dans la ville et qu'aurait eu l'actuel délégué à la sécurité de la wilaya avant d'être investi des fonctions qu'il occupe. C'est aussi l'arrêt de cours pendant une heure, observé mercredi dernier par le personnel enseignant du lycée « Houari Boumediene », à la suite des propos désobligeants que l'épouse du chef de l'exécutif, enseignante au sein de cet établissement, aurait proféré à l'endroit d'un adjoint de l'éducation. Ce sont également les radiations en cascade qui ont touché les élus des communes au nombre d'une dizaine dont le dernier en date est le premier vice-président de la commune d'El Bayadh. Retards pénalisants Il reste, enfin, ces innombrables accidents de la circulation qui ont affecté le parc automobile des collectivités locales durant les tous derniers mois. En dernier ressort, l'assemblée populaire de wilaya, pour mieux consommer la rupture, a décidé de se retirer de la commission des marchés où siègent en permanence trois de ses membres. Selon M. Djebbar Mohamed, président de la commission de l'agriculture au niveau de l'APW, c'est pour protester, entre autres, contre la répartition décidée à huit clos par les seuls services de la wilaya des 100 Km d'électrification rurale, en contradiction avec les règles énoncées en la matière par le code de la wilaya notamment ses articles 70 et suivants. Le point d'orgue que marquent les relations entre l'exécutif et l'assemblée élue, selon les affirmations des quelques membres de cette dernière que nous avons pu approcher, est accentué par la question du développement local qui n'en finit pas d'accuser des retards depuis plus d'une année. Accumulés par les divers chantiers, notamment celui de l'emploi, ce qui hypothèque sérieusement l'accès de la région à une croissance soutenue et durable, toujours selon cette source. Dans la perspective de cette échéance prochaine, les tractations en coulisse s'accélèrent pour réaliser l'unanimité et la convergence des différentes obédiences, afin de les amener à apporter une caution indéfectible à la motion de défiance que l'assemblée compte dresser contre l'administration. Les jours à venir seront cruciaux dans la clarification des objectifs de cette ligne de conduite, sous réserve des ralliements ou des reniements qui peuvent surgir.