L'impression par le privé, la Société Algérie diffusion et impression de presse (ALDP), a révolutionné la presse algérienne, et ce depuis son lancement, a indiqué son directeur Omar Kahoul. Actuellement, la société assure l'impression et la distribution d'El Watan, d'El Khabar au centre du pays avec une dizaine d'autres titres hebdomadaires de la presse nationale. Elle compte parmi ses clients les quotidiens Liberté (francophone) et El Youm (arabophone). L'actuelle machine, installée à Aïn Naâdja, tire pour une capacité de 140 000 exemplaires/ heure. La société a été créée au départ pour la distribution, d'où son nom Algérie diffusion de presse (ALDP). Pour l'histoire, en décembre 1995, les journaux El Watan, El Khabar, Le Matin et Alger républicain se sont associés avec un privé pour créer une société de distribution au Centre dénommée Sodif qui a fait faillite huit mois plus tard, en raison de la mauvaise distribution des titres. Les journaux ont repris la société mais cinq mois plus tard, les deux gérants de la Sodif, dont M. Kahoul, ont conseillé les propriétaires de créer une nouvelle société en raison du passif de l'ancienne société (créances et dettes). C'est ainsi qu'El Watan et El Khabar ont créé la nouvelle société, en l'occurrence ALDP. Durant les années 1990, la distribution n'était pas évidente, puisque le réseau de distribution privé était mal organisé et assuré par des gens étrangers à la profession, sans oublier la difficulté du recouvrement. La distribution des titres était menacée par ces regroupeurs et le terrorisme. En 1994 et 1995, il était impossible de distribuer sur des villes comme Blida et Boufarik vue les menaces qui pesaient sur les vendeurs de journaux. En 1996, la nouvelle société, ALDP a donc fait un nettoyage au niveau des lignes de distribution et n'a compté que sur les moyens des propriétaires, elle a recruté du personnel et a consenti de gros investissements. Au démarrage, elle a investi 350 millions de dinars. Trois années plus tard, les résultats étaient là, puisque la distribution s'est nettement améliorée et les recouvrements se faisaient à 100% avec une évolution de 20 000 exemplaires pour El Khabar et entre 8 à 10 000 exemplaires pour El Watan. A la fin de l'année 1998, ALDP s'est lancé un autre défi, celui de l'impression qui était encore totalement entre les mains de l'Etat. Elle a acquis le terrain d'El Achour à cet effet. Malgré n'étant pas imprimeurs, les responsables d'ALDP se sont lancés dans l'aventure, selon M. Kahoul. Fin 2000, l'achat de la rotative s'est effectué malgré les obstacles de l'heure après l'obtention «difficile» d'un crédit auprès de la banque publique CPA (Crédit populaire d'Algérie). Importée d'Allemagne, cette rotative, d'une capacité de45 000 exemplaires par heure, a été immobilisée durant trois mois au niveau du port, nous informe M. Kahoul. En mars 2001, sur décision politique, l'autorisation de la sortir du port a été obtenue la veille de la visite du président Bouteflika en Allemagne. Depuis cette date, «nous n'avions plus eu de blocage», a-t-il noté en indiquant que le premier numéro de chacun des deux titres a été imprimé le 16 juin 2001. En 2007, ALDP a décidé d'acheter une nouvelle rotative pour un montant de 950 millions de dinars, dont un crédit obtenu auprès de la banque de droit algérien BNP Paribas de 35 millions de dinars, l'apport des deux journaux ainsi que les fonds propres de la société, a précisé son directeur, relevant que ALDP a remboursé 70% du crédit accordé. Enfin, à la fin 2007, ALDP lance la Simprec à l'Est (Constantine) et en mai 2008 la Enimpor à l'Ouest (Oran) pour un investissement global de 11 millions de dinars, (110 milliards de centimes). En 1995, ALDP a réalisé un chiffre d'affaires de 13 148 587 DA, en 2001 avec le lancement de l'impression 248 885 782 DA et en 2009 1 153 099 320 DA.